Nestlé relève son objectif de chiffre d'affaires 2008

Nestlé a fait figure d'exception, hier, dans un paysage boursier déprimé. L'action du groupe suisse d'agroalimentaire, qui a publié son chiffre d'affaires des neuf premiers mois, a grimpé de 7,1 % au plus fort de la séance, pour clôturer sur une hausse de 3,35 %, à 44,40 francs suisses. Il faut dire qu'à l'heure où les sociétés multiplient les alertes sur leurs résultats, Nestlé a rehaussé son objectif d'activité pour 2008. Le groupe table désormais sur une croissance organique de 8 % environ, en lieu et place de son ambition initiale de 7,4 %. Cerise sur le gâteau, la société se dit en mesure de satisfaire la prévision des analystes, qui tablent en moyenne pour 2008 sur une progression de 30 points de base de la marge opérationnelle, ressortie à 14 % en 2007.Certes, le groupe sera aidé en cela par la récente chute des cours de certaines matières premières. Les prix du sucre, du café et du cacao ont respectivement décroché de 8,7 %, 30 % et 12 %, au cours des trois derniers mois. Mais Nestlé, comme Danone qui avait publié la veille un bon chiffre d'affaires, bénéficie également d'une capacité intacte à relever ses prix, malgré l'exacerbation de la concurrence, face à un consommateur désireux de ménager son pouvoir d'achat. Si le groupe a été capable de relever ses prix - entre 3 % et 10 % en Europe depuis janvier -, c'est notamment grâce au lancement de produits innovants, comme les KitKat Senses.EQUILIBRE GEOGRAPHIQUERésultat, au cours des neuf premiers mois, le chiffre d'affaires a augmenté de 8,9 %, à périmètre comparable et taux de change constants, à 81,36 milliards de francs suisses (53,4 milliards d'euros). Une performance qui tient également au dynamisme des pays émergents. Ces derniers représenteront 32,1 % du chiffre d'affaires de Nestlé en 2008, et 25,1 % de son bénéfice opérationnel, d'après les prévisions de la banque Morgan Stanley.Un équilibre géographique qui a son prix. L'action Nestlé vaut 13,6 fois le bénéfice par action attendu pour 2009, selon les données de l'agence Reuters, alors qu'Unilever se traite sur la base d'un multiple de 12,6. Avec 46,4 % de son activité et 42,2 % de son résultat opérationnel réalisés dans les pays émergents, Unilever est jugé trop dépendant de ces derniers par Morgan Stanley. La théorie du découplage, selon laquelle les marchés émergents seraient immunisés contre une dégradation globale de l'économie, semble en effet avoir vécu.
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