Air Liquide maintient le cap tout en restant prudent

On peut reconnaître au moins un point positif à la débâcle des marchés financiers. Celui d'avoir mis en lumière le constat suivant : lorsque la crise est brutale, le marché ne fait plus vraiment de distinction entre les sociétés cycliques et les entreprises défensives. C'est le cas d'Air Liquide, dont l'action a perdu le tiers de sa valeur depuis le début de l'année. Mais à un moment où les alertes sur résultats sont devenues monnaie courante, le moindre signe de résistance à la conjoncture peut vite apparaître comme providentiel. Dans ce contexte, le producteur de gaz industriels pourrait bien reprendre ses droits en Bourse. Du moins si l'on se fie à la solidité de ses fondamentaux malgré la tempête. Au troisième trimestre, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 3,25 milliards d'euros en progression de 10,4 %, dont 7,6 % à structure comparable. Les facturations ont notamment été dopées par le dynamisme (+ 26,7 %) de la branche Grande Industrie.Mais les investisseurs ont surtout apprécié que la direction confirme ses objectifs annuels. Sans pour autant suciter un enthousiasme démesuré au sein de la communuaté financière : le titre a fini sur un gain de 1,48 % hier. D'autant que son PDG, Benoît Potier, a précisé qu'ils pouvaient être remis en cause en cas de " ralentissement significatif des marchés " de ses clients. Il a, ainsi, réitéré sa prévision d' " une croissance à deux chiffres du résultat net " pour 2008. Tout comme celles inscrites dans le cadre du programme Alma, qui prévoit une croissance moyenne annuelle du chiffre d'affaires de 8 à 10 %, des gains d'" efficacité " de 600 millions d'euros et une rentabilité des capitaux employés comprise entre 11et 12 %.S'ADAPTER A UNE NOUVELLE DONNELe dirigeant a toutefois admis que " la visibilité pour le reste de l'année était limitée du fait des incertitudes sur l'économie mondiale ", incitant Air Liquide à ajuster ses efforts capitalistiques à cette nouvelle donne. Comme par exemple en suspendant ses rachats d'actions et en se concentrant davantage sur le financement de son besoin en fonds de roulement. Par ailleurs, la société compte bien faire jouer les clauses contractuelles d'indexation des coûts dans la branche industrie marchande pour relever ses tarifs et ainsi préserver au mieux ses marges.
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