Les places boursières victimes d'une aversion au risque record

Le léger rebond des matières premières, à commencer par le pétrole - à New York, le baril se négociait à 69,07 dollars en fin d'après-midi (+ 2,32 dollars) - est venu inquiéter un peu plus les marchés. À la veille de la réunion de l'Opep, la question des cours du baril revêt en effet une importance cruciale. La chute des cours depuis trois mois redonne un peu d'air aux économies occidentales. Selon François Chevalier, stratège chez VP Finance, " la baisse des cours du brut a rendu 250 milliards de dollars de pouvoir d'achat aux Américains, c'est autant que le plan de relance de l'administration Bush ". La remise en question de ce bol d'air frais pour l'économie de l'Oncle Sam fait donc peur à juste titre. Ce qui accroît encore un peu l'anxiété des investisseurs qui ne cesse de culminer. En témoigne la volatilité des actions de l'indice S&P 500 mesurée par l'indice VIX qui est grimpé hier tout près de ses records du 16 octobre (81,45).D'autres éléments de la mesure de l'aversion au risque montrent l'état d'esprit des investisseurs. L'indiceMarkit ITraxx Crossover mesurant le coût de la protection contre un défaut des émetteurs a passé le cap des 800, à 811, qui implique l'anticipation d'une perte du tiers du capital investi. Toutefois, alors que le taux interbancaire, l'Euribor à 3 mois, se détendait encore de 1,5 point de base à 4,92 %, les analystes indiquent ne plus se soucier de la liquidité à court terme pour le financement des entreprises, mais s'inquiètent de ce qui se passera dans deux ou trois ans, rappelle Robert Jones, analyste de Barclays Capital. PARIS VALORISÉ MOINS DE SEPT FOIS LES BÉNÉFICES Face à cette aversion au risque, les fondamentaux pèsent donc peu. Et pourtant, avec un multiple de capitalisation des bénéfices des sociétés présentes dans le CAC 40 à 12mois, tombé à 6,89 fois, soit plus de 3 points en dessous des étiages de 1990 et de 2003, où le PER n'était pas tombé sous lemultiple de 10, on voit que la dégradation sur le front des résultats des entreprises est déjà très largement prise en compte. Trop peut-être ! Car à ce niveau le marché valorise une croissance des bénéfices... nulle à l'infini. Si l'aversion au risque précipite les indices boursiers vers des "terra incognita", elle est elle-même sujette à de brusques sautes de tension. Voici pourquoi, sans raison apparente, si ce n'est l'annonce de la préparation d'un plan du Trésor américain de soutien immobilier pour les particuliers endettés, une amélioration s'est fait sentir une heure après l'ouverture desmarchés américains, alors que le VIX revenait sous les 65 %. Après une brutale incursion dans le rouge, le Dow Jones a terminé en hausse de 2,02 %, à 8.691,25 points et le S & P 500 de 1,26%, à 908,1 points. En Europe, toutes les places ne sont pas repassées dans le vert, à l'instar de Paris et du CAC 40 (+ 0,38 %, à 3.310,87 points) ou Londres avec son indice Footsie (+ 1,16 %). L'indice DJ Stoxx 50 a terminé sur un repli de 0,24 %.
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