Les groupes américains compriment leurs coûts

Les analystes sont formels. Les entreprises américaines, qui ont détruit près de 2 millions d'emplois en 2008, continueront de tailler dans leurs effectifs l'an prochain. Le cabinet Challenger, Gray & Christmas estime que plus de 1 million de postes seront alors supprimés. Son président John Challenger constate toutefois une « une croissance des alternatives aux licenciements ». Challenger remarque que, pour préserver leur trésorerie, de nombreuses entreprises contraignent leurs employés à prendre des congés, avec ou sans solde, « écourtent le travail hebdomadaire, limitent les déplacements, réduisent ou suppriment leurs bonus, gèlent les salaires et les embauches, et taillent dans les avantages en nature tels que le remboursement des frais de scolarit頻. Les sociétés peuvent ainsi s'adapter à la brutale dégradation de la conjoncture tout en se préparant à une future reprise.La semaine dernière, FedEx, le géant de la messagerie considéré comme un véritable baromètre de conjoncture américaine, a annoncé des mesures visant à économiser près de 800 millions de dollars, succédant à un autre plan portant sur 1 milliard de dollars. Le salaire de base de ses employés américains sera réduit de 5 %, baisse qui sera portée jusqu'à 10 % pour les membres de la direction et à 20 % dans le cas de son PDG, Frederick Smith. À compter du 1er février, l'entreprise suspendra sa contribution au plan d'épargne retraite (401k) de ses employés pour une période minimum d'un an. Du fait de la « conjoncture qui s'annonce très difficile en 2009, nous prenons des mesures nécessaires pour contrebalancer la faiblesse de la demande, protéger notre activité et minimiser les pertes d'emplois », a justifié Smith.Compression des salairesD'après un rapport du Centre de recherche sur la retraite du Boston College cité par le « New York Times », FedEx a été notamment précédé par Ford, Eastman Kodak et le groupe hôtelier Resorts International, qui ont aussi réduit ou suspendu leurs contributions aux 401k de leurs employés. Selon une enquête réalisée par le consultant Watson Wyatt, 10 % des sociétés américaines ont diminué ces contributions ou prévoient de le faire au cours des douze prochains mois tandis que 11 % entendent baisser leurs salaires.Des industriels lient compression des salaires et suppression de postes. Le constructeur d'engins de chantiers Caterpillar va ouvrir un guichet départs et baisser la rémunération de ses cols blancs. Le fabricant de mobiliers de bureaux Steelcase et le spécialiste des composants électroniques Kemet vont réduire leurs effectifs. Mais des entreprises sont contraintes au dépôt de bilan, comme le distributeur de produits pétroliers Flying J qui emploie plus de 16.000 personnes, ou acculées à la liquidation, tel le réseau de magasins de jouets KB Toys. Trois jours avant Noël, celui-ci a annoncé sa fermeture définitive. Éric Chalmet, à New York
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