La saison

cite>Lafarge, Saint-Gobain, Xstrata? Depuis le début de l'année, les projets de levée de fonds sur les marchés actions se succèdent pour des montants allant de 1,5 milliard à plus de 5 milliards d'euros. Fait nouveau, ces annonces d'augmentations de capital ne concernent pas seulement la sphère financière, mais aussi le monde de l'industrie. Faut-il y voir la réouverture d'une fenêtre de tir en matière de financement dans le compartiment boursier?? On peut se poser la question. D'autant que dans certains cas, les solutions sont limitées. Comme le note Laurent Morel, reponsable du marché primaire actions à la Société Générale, « Le CDS de Lafarge cote aujourd'hui environ 700 points de base, ce qui est élevé et limite ses possibilités d'émettre des obligations. En outre, le groupe avait une utilisation déjà importante de liquidités auprès du marché bancaire auquel Lafarge avait largement recouru pour le financement de l'acquisition d'Orascom. » Dans ce contexte, les marchés actions constituent l'ultime recours, à partir du moment où l'actionnaire de référence suit comme cela a été le cas pour Faurecia avec Peugeot. A contrario, l'intention affichée par Wendel de ne souscrire que partiellement à la recapitalisation de Saint-Gobain a été mal perçue par le marché. Plus généralement, Laurent Morel estime que « la capacité d'accès aux divers marchés de dettes corporate ? billets de trésorerie, bancaire et obligataire ? est maintenant un indicateur avancé pour déterminer si une société est susceptible de recourir aux marchés actions pour lever des fonds ». L'expert pense notamment que certains groupes appartenant aux secteurs de l'automobile, de la banque, de l'assurance et de l'immobilier n'auront pas d'autres possibilités pour récolter de l'argent frais. Même si, à l'image de Saint-Gobain proposant à ses anciens actionnaires de remettre au pot moyennant 14 euros par actions, le montant de la décote atteint parfois des sommets. Un mal nécessaire selon les termes de Maurice de Boisséson, responsable de la stratégie chez Octo Finances. Ainsi, un banquier pense que Arcelor-Mittal, déjà très dépendant de sa dette, pourrait tenter de chercher des capitaux en Bourse. Un avis partagé par François Genovese, gérant-associé chez Quilvest & Associés. Un autre phénomène pourrait accélérer le rythme des augmentations de capital?: la recherche de moindres leviers dans le cadre d'opérations de croissance externe. D'après Laurent Morel, le marché des acquisitions pourrait en ce sens constituer un « générateur ». Car « la part des fonds propres destinés au financement des investissements devrait augmenter par rapport à celle de la dette ».
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