Pendant que Lehman Brothers était en train de déposer le bilan, Merrill Lynch, elle aussi en très mauvaise posture, a été rachetée in extremis par Bank of America. L'opération valorisait à l'époque Merrill Lynch à 50 milliards de dollars. Et même si la baisse des cours a diminué la valeur finale de la transaction, cette acquisition a été très cher payée. D'autant que Bank of America n'avait pas eu connaissance des pertes de « Mother Merrill ». Au dernier trimestre 2008, elles se sont élevées à 15,3 milliards de dollars et ont contraint le Trésor à recapitaliser Bank of America. Jeudi, le gouverneur de l'État de New York a envoyé une lettre aux parlementaires et au gendarme de la Bourse (SEC) dans laquelle le président de Bank of America assure que l'ancien secrétaire au Trésor, Henry Paulson, a fait pression pour que sa banque rachète Merrill Lynch. Le président de la Fed, Ben Bernanke, est également accusé d'avoir obtenu le secret des comptes de la banque. Ken Lewis déclare avoir été informé mi-décembre des pertes de Merrill dont seuls quelques cadres de la banque étaient au courant. Ces révélations s'ajoutent au scandale qui avait vu les 700 premiers hauts cadres dirigeants toucher des bonus de plus d'un 1 million de dollars. Le rachat de Merrill Lynch n'est pas totalement néfaste puisque la banque a gagné 3 des 4,2 milliards de dollars de profits de Bank of America au premier trimestre. M.Pe.

latribune.fr

12 Mai 2009, 1:37

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