HSBC quitte à son tour la place japonaise

Un nouvel acteur étranger réduit la voilure au Japon. Le géant britannique des services bancaires HSBC a annoncé hier la fermeture de son activité actions dans l'archipel, présentant la mesure comme un repli sur son centre régional de Hong Kong. « Nous fermons les produits actions, point. L'idée de couvrir le Japon à 4 heures d'avion d'ici n'a pas de sens », ironise un des cadres licenciés. Une soixantaine de personnes, dont une vingtaine d'analystes, ont connu le même sort. HSBC suit le mouvement entamé par presque tous les acteurs étrangers ici ces derniers mois. « Lorsque vous lisez dans la presse que l'économie japonaise perd 12 % de croissance cette année et que vous avez besoin de réduire les coûts, vous coupez le Japon. »Pourquoi rester ? Il y a peu de volumes à traiter. Les Japonais, particuliers comme institutionnels, sont très conservateurs et ne passent pas d'ordres. « En réalité, les étrangers ici ne traitent qu'avec des clients étrangers », résume un analyste. « Cheval de Troie » des étrangers, Shinsei, née sur les décombres de la banque nippone faillie LTCB en 2000, devait introduire au Japon les rudiments de la banque moderne : elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. UBS, Goldman Sachs, Calyon ont tous annoncé des réductions d'effectifs dans leurs activités marchés d'actions. Natixis ne maintient plus qu'une présence symbolique à Tokyo. coup de semoncePar ailleurs, la mégabanque MUFG devrait bientôt annoncer des vagues de licenciements d'étrangers : elle fusionne en effet son activité titres avec celle de Morgan Stanley, et est candidate au rachat de la maison de titres Nikko Cordial, mis en vente par son propriétaire Citigroup. Pour HSBC, qui affichait il y a peu encore de grandes ambitions au Japon, c'est un coup de semonce terrible, qui en augure sans doute d'autres. Depuis trois ans, elle tente de se développer dans la banque de détail, sans parvenir à percer. « Les particuliers japonais préfèrent leurs propres banques. Pour eux, HSBC, ce sont des Chinois », résume un analyste.Cette hémorragie étrangère désespère la tutelle, l'Autorité des services financiers (FSA). La FSA veut faire de Tokyo une plate-forme internationale de services financiers capable de concurrencer Singapour ou Hong Kong. « Tout le monde s'en va », se lamente un gérant de hedge fund. Au lycée franco-japonais de Tokyo, des dizaines d'élèves manquent à l'appel, rentrés en France avec leurs parents, cadres dans la finance.Régis Arnaud, à Tokyo
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