Semaine test

Les marchés ouvriront aujourd'hui avec une boussole un peu désorientée. La consolidation des indices boursiers engagée il y a quinze jours a tourné court lors des dernières séances, et ils devront se passer aujourd'hui de locomotive car Wall Street est fermé pour cause de Memorial Day. Ensuite, la semaine sera ponctuée d'importants indicateurs permettant de se faire une idée plus claire de l'état de l'économie, au moins aux États-Unis. Demain, l'indice de la confiance des consommateurs américains sera publié et on attend une petite amélioration sur ce front. Mercredi, les reventes de logements en avril sont attendues à 4,66 millions contre 4,57 millions un mois plus tôt. Jeudi, les commandes de biens durables sont-elles aussi attendues en net redressement avec une progression de 0,4 % contre un repli de 0,8 % il y a un mois. Et la batterie d'indicateurs culminera vendredi avec la nouvelle estimation du PIB américain du premier trimestre, qui devrait ressortir en repli de 5,5 % contre une première estimation à ? 6,1 %. Toute déception sur ces fronts ne manquera pas de fragiliser les marchés, à commencer par le dollar, qui risque aussi de souffrir d'une série de bons chiffres car, « si le flux de nouvelles est bon, les investisseurs ne seront plus allergiques au risque et n'auront plus besoin de la sécurité du dollar, résume Marc Chandler, stratège devises de Brown Brothers Harriman. Si le flux de nouvelles est mauvais, les États-Unis seront dans une situation terrible et le déficit budgétaire va encore enfler. On voit mal ce qui pourrait contrer un tel raisonnement au cours des semaines à venir ». Le dollar, qui a franchi vendredi dernier le cap symbolique de 1,40 pour 1 euro, reste pour le moment contraint dans sa marge de fluctuation des six derniers mois, culminant à 1,4419 dollar le 17 décembre dernier. Passé ce cap, les remparts qui le séparent de son record à la baisse du mois d'avril 2008 ? 1,6019 dollar pour 1 euro ? semblent faibles?Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, est remonté la semaine passée à 3,448 %, contre 3,123 % le vendredi précédent. Toutefois les taux des bons du Trésor resteront sous contrôle grâce à l'action de la Réserve fédérale. L'efficacité de sa politique a d'ailleurs été vantée par Donald Kohn, vice-président de la Réserve fédérale, qui estime que le rachat de titres de dette par la banque centrale devrait permettre de gonfler le PIB américain de 1.000 milliards de dollars dans les prochaines années. « L'une des conséquences inévitables de nos initiatives destinées à remplir efficacement nos objectifs macroéconomiques dans la crise économique et financière actuelle a été [?] un renforcement de la coopération entre les autorités budgétaires et monétaires », a-t-il déclaré. Pour autant, il sait bien que la Fed a besoin de retrouver au plus vite les coudées franches pour assurer sa mission de contrôle de la stabilité des prix « Il nous faudra revenir à un mode de fonctionnement plus normal à mesure que la reprise économique s'enracinera », a ainsi conclu Donald Kohn lors d'un discours prononcé à l'université de Princeton. nToute déception serait lourde de conséquences au moment où le dollar teste ses plus bas niveaux.
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