Les élus veulent leur « banque » pour se financer à moindre coût

collectivités localesEn cette période de turbulences pour les banques, va-t-on assister à la naissance d'un nouvel établissement financier ? Nombre d'élus locaux y réfléchissent depuis plusieurs mois, avant même le début de la crise financière. Une réunion sur ce thème a eu lieu voici quelques semaines à l'Assemblée des départements de France (ADF). L'Association des maires de France (AMF) et celle des communautés urbaines (Acuf) ont constitué de leur côté un groupe de travail. Bercy suit « en observateur » les discussions.L'objectif des élus est clair : disposer, à l'image de l'Agence France Trésor pour l'État, d'une agence d'émission ? qui n'aurait donc pas le statut de banque ? pour des emprunts obligataires groupés, comme il en existe dans d'autres pays européens. Si Paris, Lyon ou de grandes régions, grâce à leur poids, vont déjà directement sur le marché financier, les villes moyennes ou les départements ne peuvent le faire. En mutualisant les emprunts, elles peuvent espérer de meilleures conditions sans avoir à supporter les marges des établissements commerciaux. Le cas de certaines collectivités, comme la Seine-Saint-Denis, qui se sont fait vendre des « produits toxiques » et qui se trouvent aujourd'hui en situation financière délicate, renforce le désir des élus d'être davantage maîtres de leurs choix.Cette initiative est évidemment regardée d'un mauvais ?il par les banques qui travaillent avec les collectivités : Crédit Agricolegricole, Caisse d'Épargne, Société Généralecute; Générale, Natixis. Mais c'est surtout Dexia qui peut se sentir visé. La banque franco-belge, qui a pris la suite du Crédit local de France, longtemps dans le giron de la Caisse des dépôts, reste et de loin le principal prêteur des collectivités. En situation difficile depuis le début de la crise, Dexia pourrait être fragilisée par l'initiative des collectivités. Même si, officiellement, elle ne serait « pas hostile à cette initiative en complément des financements traditionnels ».un établissement publicSi les élus ne souhaitent pas que l'État soit partie prenante en apportant sa garantie, ils auront pourtant besoin de lui pour mener à bien le projet. La future agence d'émission devrait prendre la forme d'un établissement public, ce qui nécessite le vote d'une loi. Ils ont donc saisi François Fillon du dossier. Sans réponse officielle pour l'instant. Patrick Coquidé
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