Washington fait un premier pas pour sauver le climat

Les dix-sept pays les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre (GES) se réunissent à Paris aujourd'hui et demain afin de faire progresser les négociations sur un futur régime de lutte mondiale contre le réchauffement climatique. Les États-Unis, les grands pays européens mais aussi la Chine, l'Afrique du Sud, tous membres du Forum des économies majeures sur l'énergie et le climat (FEM) responsables de 80 % des rejets de CO2, se pencheront (au niveau ministériel) sur « les actions et les objectifs de réduction des émissions » de GES à mettre en ?uvre pour éviter une montée du thermomètre au-delà de 2 °C d'ici à la fin du siècle, ainsi que sur les technologies propres et les aides à fournir au Sud. Tous ces sujets devront être réglés d'ici à décembre pour que soit conclu lors de la conférence de l'ONU à Copenhague le régime antiréchauffement post-2013.Depuis la première réunion préparatoire du FEM, en avril à Washington, le contexte a changé. Aux États-Unis, le projet de loi du républicain Henry Waxman sur la limitation des émissions de CO2 des entreprises et la création d'un marché de crédits carbone a été voté en fin de semaine dernière par la commission Énergie de la Chambre des représentants. Il ouvre la voie à un vote par toute la Chambre peut-être d'ici à fin août, avant que le Sénat prenne le relais.RuptureCe projet rompt avec huit ans d'immobilisme en matière climatique sous l'ère Bush. Il ne peut que relancer les négociations avec les pays émergents, émetteurs de plus en plus importants mais dont la priorité est la croissance économique, et qui veulent que les pays industrialisés, responsables historiques des GES, agissent les premiers.Le projet Waxman est perçu par les émergents et l'Europe comme un timide premier pas. Il ne prévoit que 17 % de réduction des émissions de CO2 par rapport à 2005 d'ici à 2020, soit seulement entre 4 % et 6 % de réduction par rapport à 1990, année de référence retenue par l'ONU. « Il faut que les États-Unis fassent plus », a réagi Jean-Louis Borloo, rappelant que l'Europe s'est engagée à réduire ses rejets de 20 %, voire 30 %. La Chine, elle, exhorte les pays riches à réduire de 40 % leurs émissions, tout près de la recommandation des scientifiques (? 25 % à ? 40 %). Pour convaincre l'administration Obama, déterminée à agir mais confrontée aux lobbies industriels conservateurs, une nouvelle réunion du FEM doit se tenir au Mexique ou en Californie, avant un sommet en marge de celui du G8 en juillet. Laurent Chemineau
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