Le gouvernement prévoit des déficits publics élevés jusqu'en 2012

finances publiquesSolennel, François Fillon a expliqué hier que « la lutte contre les déficits » était un un objectif auquel il « ne renoncerait jamais ». En raison de la brutalité de la crise, le Premier ministre devra néanmoins patienter au-delà de 2012 pour ramener le déficit français dans les clous de Maastricht. « Dans la mesure des informations qui sont disponibles actuellement », le retour à 3 points de PIB de déficit, limite autorisée par le Pacte de stabilité européen, « n'est donc pas atteignable sans un rebond extrêmement fort de la croissance », a reconnu hier Éric Woerth. Un aveu qui expose la France à des sanctions de la part de Bruxelles. Venu tracer devant les députés de la commission des Finances les perspectives d'évolution des finances publiques, le ministre du Budget a résumé en une phrase les impératifs qui seront les siens durant les années qui viennent. « Nous ferons le meilleur assainissement possible des finances publiques, sans casser le retour à la croissance et en préparant la croissance de demain », a expliqué Éric Woerth. La nouvelle trajectoire des finances publiques ? basée sur une croissance de 2,5 % par an en 2011 et 2012 ? retient comme points de passage un déficit compris entre 7 % et 7,5 % du PIB cette année et en 2010, puis entre 6 % et 6,5 % en 2011 et entre 5,5 % et 6 % en 2012. Quant à la dette, elle atteindrait 88 % du PIB en 2012 (hors Sfef). Ces chiffres ne tiennent évidemment pas compte de l'impact du futur grand emprunt national. Le scénario décrit par Éric Woerth prévoit que le déficit s'améliorera du fait de la disparition d'une large part des dépenses destinées à relancer l'activité économique, du rétablissement des recettes fiscales ? dont le manque à gagner pourrait représenter cette année entre 36 et 44 milliards d'euros ? et de la poursuite de la politique de maîtrise des dépenses, avec le respect de la norme zéro volume pour les dépenses de l'État (hors plan de relance). traquer les économiesQuant aux dépenses publiques dans leur ensemble, elles ne devront pas augmenter de plus de 1 % en volume. Les moyens pour parvenir à cet objectif sont, d'une part, la poursuite du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite soit, en 2010, 33.493 postes dans les ministères, et d'autre part, l'évaluation de la dépense publique. Éric Woerth s'est notamment engagé à proposer d'ici quelques semaines « une nouvelle liste d'établissements inutiles », à supprimer. Il a affirmé aussi vouloir s'appuyer sur les propositions des députés UMP (voir « La Tribune » d'hier) pour traquer des économies supplémentaires. Anne Eveno
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