Le PS cherche à recoller ses morceaux

Ambiance « studieuse » à la commission de « récolement », l'instance administrative du Parti socialiste chargée depuis hier matin d'enregistrer les contestations survenues après le second tour de l'élection au poste de premier secrétaire. Ambiance de veillée d'armes chez Ségolène Royal et chez Martine Aubry, où l'on continue de se disputer la victoire. Dans l'attente du conseil national de ce soir, qui doit « valider ou ne pas valider » les résultats, selon François Hollande, les partisans de Ségolène Royal ont cessé de brandir comme un chiffon rouge la menace d'actions en justice. Mais sans y renoncer. Ségolène Royal a réitéré sa demande d'un nouveau scrutin en cas de résultats trop serrés. « Si je ne l'emporte que de 10 voix devant la commission, oui je demande un vote des militants. Si certains prétendent avoir gagné cette élection, pourquoi ont-ils peur de retourner devant les militants ? » a-t-elle dit hier sur France Inter.Cette hypothèse d'un troisième tour est d'ores et déjà rejetée par les partisans de Martine Aubry mais aussi par Pierre Moscovici, qui, comme François Hollande, avait soutenu Bertrand Delanoë avant le congrès de Reims. Le député du Doubs s'est tenu à l'écart des affrontements de ces dernières 48 heures. Il plaide pour une « gouvernance collective » du PS, au moins jusqu'aux élections européennes de juin. Selon Pierre Moscovici, le conseil national pourrait proposer une direction « resserrée, associant tous les courants » du parti. En bref, une « synthèse », l'arme ultime utilisée pendant onze ans par François Hollande pour maintenir le couvercle sur des ambitions centrifuges. Deux adjoints du maire socialiste de Metz ont proposé de leur côté que Martine Aubry et Ségolène Royal soient désignées « co-secrétaires nationales ».Mais dans les deux camps on exclut tout partage du pouvoir. Le PS est une machine de guerre indispensable pour toute bataille présidentielle et 2012 est dans toutes les têtes. Les partisans de Martine Aubry sont persuadés que les résultats annoncés samedi à l'aube, à savoir une courte avance de 42 voix, seront confirmés et même amplifiés par la commission de récolement, avant d'être entérinés par le « parlement » du parti ce soir. Dans ces conditions, explique le fabiusien Claude Bartolone, une direction collégiale serait « totalement artificielle ».ralliementsLes « aubrystes » réclament la constitution d'une « majorité de gouvernement, rassemblée derrière » la maire de Lille. Ils comptent sur les forces en présence au conseil national. Le 6 novembre, lors du vote sur les « motions », les textes défendus au congrès de Reims, les militants ont réparti leurs voix en quatre blocs presque équivalents incarnés par Ségolène Royal, Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Benoît Hamon. Le conseil national et le bureau national, les deux instances exécutives du PS, sont composés à la proportionnelle des courants. Ségolène Royal n'est donc pas en position de force, même si elle peut compter sur des ralliements venus de chez Bertrand Delanoë ou de chez Benoît Hamon. Martine Aubry aura pour sa part du mal à faire travailler ensemble strauss-kahniens, fabiusiens, jospinistes et membres de l'aile gauche du parti. La maire de Lille s'est aussi engagée à faire entrer dans sa majorité des proches de François Hollande, voire même de Ségolène Royal. Une main avait été tendue à Vincent Peillon, l'un des principaux lieutenants de la présidente de Poitou-Charentes. Il ne l'a pas prise.
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