L'indien Bharti et le sud-africain MTN rêvent d'un géant du mobile

TélécomsAnnonçant fièrement, à la mi-mai, que son opérateur téléphonique avait franchi la barre des 100 millions de clients, Sunil Mittal, le très ambitieux patron du groupe Bharti Airtel, avait annoncé, d'une part, qu'il visait 200 millions de clients en Inde dans les trois ans à venir et, d'autre part, qu'il se chargeait personnellement d'acquisitions lui permettant d'accéder à 100 millions de clients supplémentaires à l'étranger. Cette dernière ambition s'est concrétisée dès hier avec l'annonce du projet de rapprochement avec le sud-africain MTN.L'accord, qui doit être négocié d'ici à fin juillet, prévoit des prises de participation croisées complexes. D'une part, Bharti Airtel devrait acquérir 49 % de MTN, payé en cash et en titres, et, d'autre part, MTN et ses actionnaires devraient prendre conjointement 36 % de Bharti Airtel. Au-delà des participations financières, l'objectif recherché est de « parvenir à une fusion complète de MTN et Bharti aussi vite que possible pour créer un opérateur télécoms leader sur les marchés émergents », ont précisé les deux groupes.Un tel ensemble deviendrait un acteur de tout premier plan dans le monde avec 200 millions de clients, dont la moitié en Inde (où Airtel conquiert 3 millions de nouveaux abonnés chaque mois) et l'autre moitié répartie dans 21 pays d'Afrique et du Moyen-Orient. Avec des chiffres d'affaires cumulés de 20 milliards de dollars, les deux groupes représentent une capitalisation boursière combinée d'environ 60 milliards de dollars, Bharti valant légèrement plus que son homologue sud-africain.prudenceCette opération, qui serait la plus grosse acquisition jamais réalisée par une entreprise indienne à l'étranger, doit encore se concrétiser. Il y a un an tout juste, un projet similaire avait échoué, les deux partenaires ne parvenant pas à se mettre d'accord sur la répartition des pouvoirs. Après cet échec, MTN avait lancé des négociations avec Reliance Communications, groupe indien rival de Bharti. Là aussi, les discussions n'avaient pas abouti en raison de conflits entre les deux frères Ambani qui possèdent chacun une moitié de Reliance.Les observateurs se veulent donc prudents quant à la réussite du projet. Mais le sentiment qui prévaut est malgré tout que les dirigeants des deux groupes n'auraient pas pris le risque d'un deuxième échec et ont donc dû régler à l'avance les points les plus délicats.La Bourse de Bombay, en tout cas, croit au rapprochement : elle a fait chuter l'action Bharti de 5,4 % hier, estimant que le groupe devra lever 2 à 4 milliards de dollars pour financer cette opération. n
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