La gestion de la crise bancaire en cause

Admiré pour son sang-froid et sa capacité à mettre en ?uvre une politique monétaire agressive et non conventionnelle, Ben Bernanke n'en est pas pour autant à l'abri des critiques. Pour ses détracteurs, le patron de la Réserve fédérale, comme ses prédécesseurs, fait en effet figure de pompier pyromane : certes, il a évité à la planète financière de sombrer dans le chaos mais, pour eux, c'est lui qui a semé la panique en refusant de sauver Lehman Brothers. La semaine dernière, lors de la traditionnelle conférence de Jackson Hole, dans le Wyoming, Ben Bernanke a d'ailleurs cherché à minimiser ce qui apparaît désormais à beaucoup comme une grossière erreur de jugement. Pour lui, la chute de Lehman était « inévitable » et il « était impossible de mesurer l'ampleur » des événements qui ont suivi. Deux jours après la faillite de la banque, la Fed était contrainte de voler au secours d'AIG? pour la modique somme de 85 milliards de dollars.rachat sous pressionUn autre reproche adressé à Ben Bernanke concerne son interventionnisme excessif. En collaborant avec le Trésor pour le sauvetage d'AIG et de Bear Sterns, il aurait ainsi compromis l'indépendance de la Fed, estiment certains membres du Congrès américain. Il lui est notamment reproché d'avoir fait pression sur les dirigeants de Bank of America pour qu'ils rachètent Merrill Lynch, une affaire au sujet de laquelle le président de la Fed a dû s'expliquer longuement devant les parlementaires il y a quelques semaines. Si Kenneth Lewis, le patron de Bank of America, avait renoncé à acquérir Merrill Lynch, cela « aurait pu déboucher sur une crise du système encore plus grande », s'est défendu Ben Bernanke, estimant que la banque centrale avait « agi avec la plus parfaite probit頻. Les actionnaires de Bank of America, eux, continueront d'en vouloir longtemps à Ben Bernanke : l'opération leur a coûté cher en raison des pertes abyssales de Merrill Lynch.Enfin, ces dernières années, la Fed s'est montrée incapable de réguler efficacement les établissements financiers, ce qui leur a permis de diffuser nombre de produits toxiques dans le système. Certes, Ben Bernanke n'est pas plus en cause que son prédécesseur mais c'est à lui qu'il appartient désormais de prévenir toute nouvelle crise. Sophie RollandLes reproche
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