LBO ? : le rebond du marché de la dette prend les investisseurs de court

vestissementL'euphorie des acheteurs sur le marché secondaire de la dette LBO, celui où s'échange la dette de sociétés acquises par des fonds d'investissement, n'aura duré qu'un hiver. Tombée à des niveaux extrêmement bas à la fin de l'année 2008, la valorisation de ces actifs a rebondi depuis le début du printemps. Certaines sociétés ont même vu le prix de leur dette renouer avec les niveaux d'il y a un an (voir infographie). D'après Mathieu Chabran, le directeur général de la société de gestion Tikehau IM, « la reprise des marchés du crédit, très violente, a été l'exact miroir de ce qui s'était produit après la faillite de Lehman Brothers [en septembre 2008, Ndlr] ».Les raisons de ce retournement ? « Fin 2008, nombre d'acteurs, notamment des banques et des hedge funds, se sont débarrassés en toute hâte de leurs dettes LBO pour nettoyer leur bilan. Ce surplus d'offre, conjugué aux difficultés des sociétés sous LBO, a mécaniquement tiré les prix vers le bas. Ce phénomène brusque est maintenant pass頻, détaille Franck Falezan, managing director chez Carlyle. Une normalisation confirmée par Mathieu Chabran, qui estime que « l'incertitude qui régnait au plus fort de la crise disparaît peu à peu ». Il existe « un regain d'appétit évident pour ce type d'actif », ajoute-t-il. Cette fièvre des prix fait les affaires des vendeurs entrés dans le creux de la vague, mais beaucoup moins celles des acheteurs. Ces derniers sont pourtant nombreux et disposent de plusieurs milliards d'euros à investir. L'un des leaders mondiaux du marché de la dette « distressed », l'américain Oaktree Capital Management, est à la tête d'un fonds de 10,9 milliards de dollars (7,61 milliards d'euros) et lève actuellement deux autres véhicules d'investissement de 5 milliards de dollars chacun, d'après le cabinet d'études Preqin. Et la concurrence ne manque pas avec les Cerberus, MatlinPatterson et autres Ares Management. Leur stratégie maîtresse ? Racheter massivement la dette d'une société en difficulté, puis convertir cette dette en actions afin de prendre les rênes de l'entreprise. C'est précisément la méthode qu'avait employée le consortium Apollo-TowerBrook-York Capital pour souffler Monier au français PAI Partners. « Mais Monier était une société allemande, rappelle Franck Falezan. Ce type de scénario est moins facilement envisageable en droit français, plus protecteur des dirigeants et actionnaires que celui des pays anglo-saxons ou d'Europe du Nord. » Un marché en moins, donc, pour les spécialistes du « distressed ».
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