Sur un air de clowns très jazzy

Est-ce du jazz ou est-ce du cirque?? Un peu les deux, mon capitaine. Chercher à faire rentrer « Le jazz fait son cirque » dans une case serait aussi ardu que mal venu. Car peu importe sa dénomination, c'est du spectacle ? et joyeux qui plus est ? dont on a envie de parler ici. Une création pour les petits et pour les grands, pour les fans de jazz comme pour ceux qui n'y entendent pas grand-chose, pour les accros au cirque comme pour ceux à qui les chapiteaux n'évoquent que de vagues souvenirs d'enfance.D'ailleurs, qui se trouve sur scène?? Des clowns ou des jazzmen?? Difficile à dire. La biographie des artistes nous apprend que nous avons affaire à deux saltimbanques officiels et à trois musiciens. Mais bien malin celui qui les identifiera au premier abord.Côté cirque, nous avons Alain Reynaud et Nicolas Bernard, moitié de la compagnie Les Nouveaux Nez composée de quatre membres au total. L'un et l'autre sont aussi musiciens. Le premier joue de l'accordéon, le second? un peu de tout. On le verra aussi bien pratiquer de la clarinette, que de la trompette ou encore de la guitare (quand ce n'est pas lui qui, droit comme un piquet et porté sur les genoux de son compère, se transforme en guitare). Ils sont accompagnés du violoncelliste Eric Longsworth, du contrebassiste Philippe Euvrard et du batteur et percussionniste Pierre « Tiboum » Guignon qui se sont visiblement pris au jeu de ce grand n'importe quoi humoristique.deux universDes musiciens sur scène, ce n'est pas nouveau. Les voir jouer la comédie ou faire chanter leurs violoncelles sur les épaules de leurs acolytes est déjà plus rare. C'est bien à cinq qu'ils ont imaginé la confrontation de leurs deux univers. Leur complicité est perceptible tout au long du spectacle.Tout commence sur une scène quasi vide où un batteur, la tête dans les nuages, assis sur son tabouret et baguettes en main, fait tinter des percussions invisibles. Quatre hurluberlus en costumes noirs font alors leur apparition et, subrepticement, s'emploient à installer les différents éléments d'une batterie ? bien réelle celle-ci ? autour de notre homme. Une fois tout en place, un dernier détail?: on chausse des petites lunettes rondes sur le nez du rêveur et là, comme par magie, celui-ci voit enfin la musique. Et nous, nous commençons à l'entendre.Charlot n'est pas loinÀ partir de là, tout s'emballe dans une succession de sketches burlesques qui vont dans tous les sens mais qui sont pourtant réglés comme du papier à musique. Côté dialogue, c'est le strict minimum. Quelques onomatopées, des bafouillages, des sons échappés on ne sait d'où et qui, alliés à des mimiques dignes de Charlot, provoquent irrémédiablement les éclats de rire. Buster Keaton n'est pas loin non plus. Comme lors d'un mémorable numéro où Pierre « Tiboum » Guignon se transforme sans prévenir en autoritaire et stoïque dresseur de lion. Le lion étant joué, bien malgré lui, par le pauvre Nicolas Bernard qui s'embarque dans une série d'acrobaties aussi pénibles (pour lui) qu'hilarantes (pour nous). Est-ce du jazz ou est-ce du cirque?? Un peu les deux. Et c'est tant mieux. n« Le jazz fait son cirque » à l'Européen jusqu'au 4 janvier 2009, puis en tournée en province. ?Informations?: 01.43.87.97.13 ; www.leuropeen.info
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