Convertibles  : de la déroute au retour en grâce

L'année 2009 sera-t-elle celle du retour des obligations convertibles ? Tous les ingrédients semblent réunis. Ou presque. « En termes de valorisation, la situation est aberrante sur beaucoup de convertibles à «haut rendement» : c'est l'investisseur qui est payé pour détenir un droit de conversion ! » signale Laurent Roussel, directeur adjoint de la recherche chez Exane Derivatives. Du coup, certains spécialistes n'hésitent pas à comparer 2009 à 2003, la deuxième meilleure année pour le marché primaire des obligations convertibles. Selon les statistiques rassemblées par la Société Générale, 42 milliards d'euros de dette convertible en actions avaient alors été émis en Europe. Par comparaison, 2008 apparaît véritablement comme l'« annus horribilis ». Seuls 9 milliards d'euros de nouveaux titres ont été émis ? quasiment exclusivement au premier semestre. Quant au plongeon de l'ECI (Exane Convertible Bond Index) de plus de 20 %, il donne une idée de la déroute des investisseurs et spécialement des hedge funds, contraints à des ventes forcées massives en fin d'année dernière.Cette année, les nouvelles émissions ne devraient pas encore compenser les remboursements des emprunts arrivant à maturité. « L'assèchement du gisement de convertibles devrait se poursuivre et 10 % de l'encours mondial devraient encore disparaître en 2009, soit 4,4 milliards d'euros, mais le gisement fondra moins rapidement que ces dernières années », prévoient les gérants d'OFI AM.conditionsEn dépit d'un rendement attrayant (de l'ordre de 8 % selon Acropole AM), plusieurs conditions doivent être réunies pour permettre un redémarrage des émissions. « Il faut déjà que le calme revienne sur le crédit et sur les actions », explique Emmanuel Martin, responsable des gestions chez Acropole AM. Côté demande, Jean-Luc Hivert, spécialiste des obligations convertibles à la Française des Placements, identifie un frémissement de la demande. « Certains hedge funds ont rouvert des fonds d'obligations convertibles, tant en arbitrage qu'en directionnel, cherchant ainsi a profiter du niveau élevé des rendements. » En outre, l'hémorragie sur les valorisations s'est arrêtée à la faveur des 4 milliards d'euros de remboursements et de coupons versés en janvier.Mais il faudra du temps. « Pour les entreprises lourdement endettées, les convertibles sont un instrument de restructuration idéal, mais, à l'exception des banques, la plupart d'entre elles n'en sont encore qu'au tout début du processus », explique Laurent Roussel, qui signale opportunément qu'en 2003 « ce n'est qu'au second semestre que le marché des convertibles a véritablement redémarr頻.
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