Où était Philippe Dupont hier matin?? Logiquement, il aurait dû présenter et assumer devant la presse et les analystes les piètres résultats 2008 de Natixis (2,8 milliards d'euros de pertes), dont il est président. Mais Dominique Ferrero, le directeur général, était bien seul. Déjà, depuis plusieurs mois, le patron des Banques Populaires cherchait à quitter la présidence de Natixis pour éviter d'assumer ces pertes. Il lui aura simplement suffi de ne pas s'y rendre.Son absence n'est pas seulement le signe d'un départ en catimini. Il y a quelques semaines encore, son avenir à la tête de la nouvelle banque issue de la fusion entre les Caisses d'Épargne et les Banques Populaires semblait compromis, du fait de sa responsabilité dans les déboires de Natixis. Mais il n'en est rien. Philippe Dupont a réussi voilà deux jours à s'imposer à la présidence du conseil de surveillance du futur groupe. Dans le même temps, il devrait laisser la présidence de Natixis à François Pérol, actuel secrétaire général adjoint de l'Élysée, fraîchement désigné patron du futur groupe. Il y a trois ans, ce dernier, associé gérant chez Rothschild, avait conseillé les Banques Populaires et leur patron lors de la création de Natixis. Le tandem se retrouvera demain aux manettes de l'actionnaire majoritaire de cette filiale.l'assentiment de l'élyséePhilippe Dupont opère un beau tour de passe-passe. Il abandonne discrètement son siège éjectable de président de Natixis et atterrit en douceur comme nouveau président de la future deuxième banque française. Un schéma adoubé par l'Élysée et orchestré par François Pérol. On est loin de la réaction virulente de Nicolas Sarkozy il y a un an à l'encontre du PDG de la Société Générale, Daniel Bouton, lui demandant de démissionner après l'affaire Kerviel. Ou de celle, à l'automne dernier, des pouvoirs publics poussant les Écureuils à débarquer manu militari leur président, Charles Milhaud. M. Pe.

latribune.fr

11 Mars 2009, 1:28

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