Obama s'empare du budget pour lancer ses réformes

Rien dans mon budget n'échappera à un examen minutieux ou ne sera laissé à l'écart de la réforme. » En présentant hier les objectifs du budget de l'exercice fiscal 2010 qui démarrera à la fin octobre, Barack Obama a insisté sur le fait que la dégradation de la conjoncture ne l'empêcherait pas de mener à bien ses promesses de campagne. Malgré un déficit fédéral attendu à 1.750 milliards de dollars en 2009 puis à 1.171 milliards en 2010, le prochain budget ne sacrifiera pas les investissements « trop longtemps négligés » dans la santé, l'énergie et l'éducation, a assuré le président des États-Unis.Comme pour l'exercice 2010, le déficit prévu en 2009 ? le plus important par rapport au produit intérieur brut depuis la Seconde Guerre mondiale (12,3 %) ? comprend, pour la première fois, les dépenses consacrées aux interventions en Afghanistan et en Irak. Après en avoir finalisé les détails en avril, l'administration soumettra au Congrès un projet de budget accordant 533,7 millions de dollars au Pentagone, une hausse de 4 % par rapport à 2009, et une rallonge de 130 milliards de dollars pour les deux conflits en cours.« Au total, nous avons intégré 2.700 milliards de dollars de dépenses dans ce budget qui étaient exclues des budgets précédents », a précisé Peter Orszag, le directeur du budget de l'administration Obama (OMB). Selon lui, sans les coupes claires prévues par l'administration, notamment dans les subventions aux grandes exploitations agricoles, accompagnées d'une réforme de la fiscalité, le déficit fédéral atteindrait 9.000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Obama s'est engagé à le ramener à 533 milliards en 2013.La vaste réforme du système de santé est sur les rails. Le projet de budget 2010 prévoit la création d'un fonds de 634 milliards de dollars sur dix ans pour élargir la couverture aux quelque 47 millions d'Américains ne disposant d'aucune assurance santé. Bien que les détails manquent pour l'heure, plusieurs objectifs sont affichés : réforme du programme Medicare destiné aux personnes âgées, renforcement de la concurrence entre assureurs, développement des médicaments génériques, etc. avec pour but, à terme, de réaliser de substantielles économies pour les assurés, les contribuables et les entreprises. Près de la moitié de cette réforme doit être financée par la refonte de Medicare, le solde grâce à l'augmentation de l'imposition des ménages les plus aisés. Elle passera de 35 % à 39,6 % en 2011, revenant au taux des années Clinton, ce que dénoncent les élus républicains du Congrès dont certains ténors ont averti qu'ils s'opposeraient à ce projet de budget. Les impôts vont augmenter pour les couples gagnant plus de 250.000 dollars par an mais 95 % des ménages de la classe moyenne bénéficieront d'abattements fiscaux, a rappelé Barack Obama. Les compagnies pétrolières seront pour leur part amenées à payer 31,5 milliards de dollars d'impôts et taxes supplémentaires sur dix ans tandis qu'un système d'émission de gaz carbonique sera instauré pour générer des revenus à partir de 2012.Le secteur financier, dont Barack Obama a promis de dévoiler une réforme de la supervision avant le G20 qui se tiendra à Londres en avril, n'a pas été oublié. La Maison-Blanche a indiqué qu'elle pourrait être contrainte de demander au Congrès une rallonge de 250 milliards de dollars pour stabiliser le système financier (lire page 21). Par ailleurs, le budget du gendarme des marchés financiers (SEC) sera augmenté de 13 %. nLes compagnies pétrolières seront amenées à payer 31,5 milliards de dollars d'impôts et taxes supplémentaires sur dix ans.
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