Société Générale, impair ? et manque

« Je n'aurai pas de stock-options, ça ne me pose pas de problème, de toute façon ce n'est pas ma motivation. » Cette déclaration de Frédéric Oudéa, au cours d'une conférence de presse mercredi à Bucarest, résume la ligne de défense de la Société Généralecute; Générale. Et de son directeur général, pour qui le fait d'être associé aux « patrons voyous » est d'autant plus « dur à vivre » que dès son entrée en fonctions, il avait dit à son entourage qu'il serait, sur ce point, un « patron honnête », selon un proche.Reste que la banque de la Défense a accumulé les impairs. C'est le 20 janvier que le conseil d'administration décide de mettre en place un plan de stock-options et d'actions gratuites pour les mandataires sociaux et 4.803 salariés du groupe. Mais il arrête aussi une estimation du résultat 2008, dévoilée le lendemain. Une information privilégiée qui lui interdit d'adopter le plan le jour même. Le conseil repousse l'adoption du plan au 9 mars.Seulement ce jour-là, l'action de la Société Généralecute; Générale glisse vers un plus bas de douze ans, à 19 euros. À l'image du secteur bancaire mondial, dont l'indice s'est effondré de 34 %. Or, le code de gouvernance Afep-Medef, auquel la Société Généralecute; Générale a adhéré, recommande de « prohiber les effets d'aubaine tenant à un marché baissier ». Dans ces circonstances, « au vu des recommandations Afep-Medef, le conseil d'administration aurait dû repousser l'adoption du plan », tranche Yann Paclot, avocat d'affaires et professeur de droit.Une erreur d'appréciation qui va se muer en faux pas médiatique. L'attribution d'options aux mandataires sociaux est annoncée le 18 mars, la veille de la grande grève, sans être replacée dans le contexte du plan global. Contrainte par les recommandations patronales de dévoiler le plan « immédiatement », la Générale veut d'abord annoncer le départ de Philippe Citerne, ce qu'elle ne pourra faire que le 17, une fois les négociations bouclées. Le lendemain, la divulgation du plan, information réglementée, est mise en ligne par un employé chargé des obligations légales alors que tous les patrons du groupe sont mobilisés par la « convention des ambassadeurs ». Pour couronner le tout, en fin de journée, une petite main, croyant bien faire, répercute sous la forme d'un communiqué l'information à toutes les rédactions. La suite est connue.BENJAMIN JULLIEN Une erreur d'appréciation qui va se muer en faux pas médiatique.
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