Nombreuses augmentations de capital attendues

Après l'annonce lundi soir d'une augmentation de capital de 3 milliards d'euros par Danone, la question est sur toutes les lèvres : qui sera le prochain nom sur la longue liste des sociétés qui, depuis janvier, ont mis à contribution leurs actionnaires pour obtenir de l'argent frais ? En tout état de cause, il y en aura d'autres. La crise de liquidité qui a agité les marchés en début d'année et les incertitudes qui demeurent sur le front économique poussent chaque jour un peu plus les groupes aux bilans fragiles à se refinancer. Et de fait, tous n'ont pas la capacité de faire appel au marché obligataire.« De façon générale, les sociétés dont les échéances de refinancement représentent 3,5 fois l'Ebitda ou plus vont avoir à un moment donné besoin de procéder à des augmentations de capital. C'était le cas de Saint-Gobain ou Danone. Mais ce niveau d'alerte ne peut être généralis頻, explique Arielle Levi, gérante senior actions européennes chez CRR Actions. Celle-ci souligne à ce titre que des groupes comme Carlsberg ou Inbev préfèrent pour leur part céder des actifs. Dans le même sens, un groupe comme Veolia s'est engagé, début mars, à vendre pour 3 milliards d'euros d'actifs sur trois ans et ne devrait donc pas solliciter ses actionnaires.Pour le reste, des secteurs très précis sont visés. « On peut s'attendre à des augmentations de capital de la part des sociétés immobilières britanniques comme Hammerson, British Land ou Land Securities. Outre-Manche, le secteur des pubs est également très endett頻, évoque Arielle Levi. Cette dernière estime que, dans le secteur bancaire, outre les banques espagnoles ou peut-être Deutsche Bank, des établissements très exposés au marché américain des cartes de crédit ou de l'immobilier, à l'image d'un Barclays, pourraient également faire appel au marché.Parmi les entreprises françaises, les réponses sont moins évidentes. Les noms d'Air France, de Michelin ou plus généralement du secteur automobile ? comme cela a déjà été le cas pour Faurecia ? sont évoqués. « Si le marché automobile ne se redresse pas suffisamment l'an prochain, il faudra alors s'attendre à des augmentations de capital. Or, au vu de l'appétit actuel pour les liquidités, les banquiers poussent souvent à anticiper ce genre d'opérations », résume Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia AM, qui ne s'attend toutefois pas à de telles opérations dans le secteur cette année.Une chose est sûre : les autorisations d'appels au marché désormais validées par les assemblées générales, la période des augmentations de capital est ouverte et le phénomène devrait s'amplifier. « Alors que 55 milliards d'euros ont déjà été levés par les sociétés européennes depuis le début de l'année via des augmentations de capital, nous nous attendons à un montant similaire de 50 milliards d'ici à la mi-juillet », estime Arielle Levi.
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