Jackson Inc., une entreprise qui manque de cash, mais pas d'actifs

Comment une star avec un tel succès peut-elle finir ruinée, ou surendettée ? Car l'homme aux 750 millions d'albums laisse une dette de 500 millions de dollars. En fait l'entreprise Michael Jackson était devenue, à l'image de la vie recluse de son génie, un véritable coffre-fort. Mais, la fortune est un stock et pas un flux? Et Michael Jackson était plutôt du genre dépensier. Lors de son procès pour pédophilie en 2005, son comptable avait affirmé que la pop star dépensait chaque année 20 à 30 millions de dollars de plus que ce qu'elle gagnait. Résultat, sa « dette d'exploitation » gonflait au fil des ans, mais la valeur des actifs de Michael Jackson ne s'est en rien dévalorisée.« C'est aberrant de dire qu'il était financièrement menacé, il devait être en mesure de rembourser la totalité de ses dettes en 2010 », affirme à « La Tribune » Christian Audigier, le styliste de stars (marques Ed Hardy ou Crystal Rock), qui travaillait de longue date avec Michael Jackson. C'est lui qui avait le contrat de la gestion des produits dérivés de la prochaine tournée de son « ami », tee-shirts, gants, affiches, etc. « Il a vendu en une semaine 1 million de billets pour ses prochains concerts à Londres, ce qui fait 200 millions d'euros », souligne Christian Audigier avant de s'emporter, « il n'y a pas beaucoup de gens au monde qui font un tel chiffre d'affaires en une semaine, et ce n'est pas vraiment le signe d'une entreprise en faillite. » De fait, la tournée, qui devait démarrer cet été à Londres par une série de 50 concerts dans le stade O2, était prévue pour durer trois ans, voire plus. De quoi relancer la machine à cash. Pour l'heure, l'américain AEG Live, qui organisait la tournée, risque d'en être pour sa poche. Selon le magazine spécialisé « Billboard », l'ardoise pourrait se monter à 40 millions d'euros. Les produits dérivés de Christian Audigier pourraient, eux, se vendre pas trop mal?villa géanteSelon ce proche de Michael Jackson, qui avait fait du shopping avec lui il y a tout juste un mois à Los Angeles, « ce n'est pas vraiment un homme d'affaires, et davantage quelqu'un qui achète ou investit à l'instinct ». De fait, dans ses années les plus fastes, quand il habitait sa villa géante (1.300 m2), sur son ranch californien rebaptisé Neverland, du nom de l'île fantastique de Peter Pan, il a claqué des dizaines de millions pour constituer une collection hétéroclite qui va de manèges d'enfants à des pièces d'antiquité en passant par un authentique train à vapeur.Son ranch vendu à Colony Capital (lire ci-dessous), il lui reste des actifs en or. Ils sont estimés selon les sources à plus de 1 milliard de dollars. Il y a bien sûr les droits sur ses propres titres, logés dans une société commune à Michael Jackson et à sa maison de disques Sony-BMG (label Epic). Mais, bien conseillé cette fois, il avait acquis dans les années 1980 les droits sur les catalogues des Beatles. Il en a partagé la moitié avec Sony pour satisfaire ses créanciers, mais selon une rumeur apparue cet hiver, Michael Jackson aurait prévu dans son testament de rendre ces droits à Paul McCartney. Une belle bataille juridique s'annonce pour les années à venir. La famille du « roi de la pop » (il laisse trois enfants), sa maison de disques, ses créanciers ont tous une légitimité à réclamer une part d'héritage. Ses frères et Peter Lopez, son conseiller et avocat d'affaires, seront également les protagonistes de cette succession. n
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