Les destructions d'emplois ralentissent en Espagne

conjoncturePessimistes et optimistes trouveront à parts égales de quoi alimenter leurs thèses dans les chiffres trimestriels sur l'emploi rendus publics vendredi. Les premiers argueront que avec les 126.700 chômeurs supplémentaires enregistrés entre avril et juin, leur taux est désormais le plus élevé en onze ans : 17,92 % de la population active. À quoi les seconds rétorqueront que l'augmentation du nombre de personnes sans emploi a clairement ralenti : au premier trimestre, l'Espagne enregistrait encore 8.920 chômeurs de plus par jour, et au deuxième, 1.390 « seulement ». Et si le taux de chômage augmentait encore en glissement trimestriel de 3,45 points entre janvier et mars, il ne progressait plus que de 0,56 point entre avril et juin.ralentissement généralLa baisse de la population active représente un premier élément d'explication : l'Espagne a vu ? fait inhabituel ? son nombre d'actifs se réduire de 19.100 personnes au deuxième trimestre, alors qu'il avait augmenté de 294.800 durant les trois trimestres antérieurs. Tout se passe comme si, face à l'atonie persistante du marché, nombre de demandeurs d'emploi potentiels renonçaient à leurs prétentions.Par domaines d'activité, le ralentissement du chômage est général : c'est le cas du secteur clé des services (il concentre 71 % des personnes ayant un emploi), où le rythme d'augmentation du nombre de chômeurs en glissement trimestriel est passé ? début de la saison touristique estivale oblige ? de 300 % du premier trimestre à 19 %. Mais le retournement le plus spectaculaire est le fait du secteur longtemps le plus sinistré : celui de la construction, où le nombre de sans-emploi a commencé à baisser pour la première fois depuis le début de la crise. Après avoir encore enregistré 158.800 chômeurs supplémentaires au premier trimestre, le secteur en comptait 41.900 de moins au deuxième. Le plan de petits travaux municipaux financé à hauteur de 8 milliards d'euros par le gouvernement a certainement joué un rôle positif à cet égard. Mais il s'agit là d'emplois temporaires et de faible niveau de qualification, qui permettent certes de parer au plus pressé mais ne résolvent évidemment pas les problèmes structurels à moyen terme.Thierry Maliniak, à Madrid
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