L'ex-candidate à la présidentielle de 2007 et la première secrétaire du PS sont venues séparément mais sont montées ensemble hier soir à la tribune du meeting socialiste de Rezé, près de Nantes. Ségolène Royal a ainsi fait tardivement son entrée dans la campagne européenne du PS, qui n'est plus crédité que de 19 % des intentions de vote dans un sondage TNS-Sofres pour « Le Monde » et France Inter publié ce matin. À 10 points derrière le score record enregistré en 2004. D'où l'appel à la mobilisation générale lancé par l'ex-candidate à la présidentielle de 2007, dont la domination médiatique reste sans partage. Dans son discours, la présidente de Poitou-Charentes a appelé à l'« unit頻 des socialistes et a mis en garde les Français contre une faible participation au scrutin du 7 juin. « Chaque abstention est une voix pour la droite », a-t-elle lancé.Martine Aubry se retrouve pour sa part dans une position délicate. La première secrétaire du PS sait qu'elle est aujourd'hui à une poignée de voix d'un échec électoral qui lui serait aussitôt imputé par tous ceux, vaincus ou alliés d'hier, qui n'apprécient pas son leadership rue de Solférino. D'où l'importance de la photo de famille de Rezé attendue impatiemment par des militants qui ne supportent plus le « tout à l'ego » des dirigeants socialistes. Mais Martine Aubry a tenu à banaliser l'événement en soulignant qu'il ne s'agissait que d'un meeting « comme les autres ». Et elle a ironisé sur le feuilleton de la « guerre des dames » entretenu selon elle par la presse. « On m'a même appelée pour savoir comment j'allais m'habiller et si j'en avais parlé avec Ségolène ! » s'est- elle emportée. « En plus ou en moins ? »Pour les partisans de l'ex-candidate à la présidentielle, ce meeting était bien un rendez-vous crucial. « Ségolène peut apporter 1 ou 2 points », affirmait un de ses proches, tandis qu'un lieutenant de Martine Aubry ironisait : « En plus ou en moins ? ». La « paix armée » conclue entre les deux rivales s'est traduite par un réglage minutieux de leur première apparition commune. Elles se sont parlé au téléphone mardi, avant de se retrouver en fin d'après-midi hier pour un tête à tête avant leurs discours fixés selon l'ordre protocolaire, la présidente de Poitou-Charentes précédant la première secrétaire à la tribune. HÉLÈNE FONTANAUD

latribune.fr

10 Juin 2009, 1:41

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