Situation

Les États seront-ils bientôt contraints de s'endetter aux mêmes conditions que les entreprises ? On peut se poser la question tant la situation s'est tendue sur leur prime de crédit par rapport aux planchers atteints il y a six mois. Les taux sur les emprunts d'État américains à 10 ans ont flambé de près de 150 points de base par rapport à leurs plus-bas du 30 décembre à 2,053 %. Outre-Rhin, les rendements des « Bundesanleihe » ont augmenté de 74 points entre le 15 janvier et hier pour désormais évoluer autour de 3,6 %.« La hausse des déficits publics et les mesures de relance qu'elles impliquent sont plutôt de nature à augmenter la prime de crédit des États dont les emprunts ne sont plus perçus comme étant sans risque de défaut », glisse Axel Botte, stratégiste taux chez Axa IM. À cela s'ajoute la nécessité pour les émetteurs de se rendre plus attractifs. Et cela, alors que, moins frileux, les investisseurs manifestent moins de réticence à se repositionner sur des placements plus rémunérateurs dans un environnement moins volatil. Aux États-Unis, le VIX, qui mesure les anticipations de fluctuations de l'indice S&P 500 sur un mois, est redescendu à 30 %, soit ses niveaux précédant la faillite de Lehman Brothers. C'est aussi plus de 50 points de moins que son pic du 20 novembre à 80,86 %.« L'amélioration des anticipations macroéconomiques a pénalisé les parties longues des emprunts d'États au profit d'actifs plus risqués comme le compartiment des actions », note Axel Botte. Et d'ajouter : « Les investisseurs n'entrevoient pas de changement dans la politique monétaire des banques centrales d'ici un an. » De ce fait, « la perspective de voir les taux d'intérêt directeurs rester à un niveau bas implique que l'ajustement se fasse davantage sur les rendements à long terme ». De son côté, Laurence Boone, économiste chez Barclays Capital, estime que « lorsque la reprise sera là, une remontée des taux paraît inévitable, et si l'on en croit les théories et évidences économétriques, les taux à 10 ans pourraient atteindre de 5 % à 6 % d'ici à 2011 ». Plus précisément, 5 % dans la zone euro, 5,5 % aux États-Unis et 6 % au Royaume-Uni. La spécialiste se repose sur trois méthodes de calcul dont une consiste à prévoir « une hausse de près de 3 points de base pour chaque point de base supplémentaire de dette sur PIB ».plus d'effet de surpriseÀ titre de comparaison, Air Liquide (lire encadré) est parvenu à émettre des obligations à un taux de seulement 4,375 % sur 6 ans. À plus court terme, Axel Botte juge qu'« il n'y a plus d'effet de surprise significatif à attendre sur le plan conjoncturel, qui pourrait continuer de porter les actifs risqués par rapport aux obligations d'État ». Pour l'heure, Moody's indique que la note de la dette des Etats-Unis n'est pas menacée
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