« Schneider Electric doit gagner en efficacité »

Vous lancez un programme d'entreprise sur 2009-2011 intitulé « One ». Schneider Electric manque-t-il d'unité??Schneider Electric n'est pas suffisamment perçu comme une seule et même société. Entre 2004 et 2008, nous avons doublé de taille afin de devenir l'un des groupes de référence dans la gestion de l'énergie et nous avons notamment absorbé vingt entreprises par an. Chacune de ces sociétés avait ses clients, ses technologies, ses process. Il en résulte un manque de cohérence. Un client qui veut se doter d'un centre de traitement de données informatiques peut voir quatre vendeurs différents de Schneider Electric ? le premier pour les onduleurs [sécurisation de l'électricité, Ndlr], le deuxième pour la distribution électrique, le troisième pour la vidéo, le quatrième pour le contrôle électrique. Les marques sont également disparates?: un client n'a pas conscience d'avoir un système Schneider Electric parce qu'il y a Pelco [vidéosurveillance, Ndlr] au plafond, APC [onduleurs, Ndlr] dans les racks [armoires informatiques, Ndlr], Merlin-Gerin sur les disjoncteurs? Nous devons gagner en simplicité et en efficacité.Quels grands chantiers allez-vous engager??Pour réduire la complexité de Schneider Electric, qui opère dans plus de cent pays, nous voulons ramener d'ici à 2011 le nombre de références produit de 800.000 à 400.000, réduire le nombre d'entités et de sites opérationnels de 30 % à 40 % et le nombre de fournisseurs à 10.000 au lieu de 20.000, sachant que ces derniers représentent 50 % de nos achats et 70 % des coûts de nos produits. Parallèlement, nous allons faire passer notre portefeuille de marques de 120 à une dizaine. Nous avons lancé avec Cap Gemini un chantier, qui va courir sur huit ans, afin d'unifier nos systèmes informatiques. Nous optimiserons les dépenses courantes et les achats, les finances et les ressources humaines et nous améliorerons l'efficacité commerciale. Ce plan de simplification nous permettra de réaliser 600 millions d'euros d'économies cumulées sur trois ans. D'autre part, la rationalisation de la chaîne logistique devrait générer 600 à 800 millions d'euros d'économies additionnelles. Soit un total de 1,4 milliard d'euros d'ici à 2011.Opérerez-vous des restructurations??Nous avons commencé aux États-Unis où il y a eu 500 suppressions d'emploi. Il y aura aussi des réorganisations en Europe. Nous discutons actuellement en France avec les partenaires sociaux par fonction et par entité des conséquences de nos évolutions.Quels sont les autres grands axes de « One »??Nos deux priorités fondamentales restent la satisfaction des clients et la formation des collaborateurs. Pour gagner des parts de marché dans la gestion de l'énergie, nos salariés vont devoir acquérir de nouvelles compétences. Par ailleurs, nous nous positionnons plus que jamais comme un fournisseur de solutions (et non plus seulement de produits) ayant comme dénominateur commun l'efficacité énergétique ? un segment qui pèse aujourd'hui 30 % de notre chiffre d'affaires. Outre la crise financière, 2008 restera une année, qui fera date en raison du virage pris par l'administration américaine en direction du développement durable. Le monde a pris conscience de la nécessité de réduire les émissions de carbone et a fait l'expérience d'un baril de pétrole à plus de 100 dollars. Précisément, les technologies que nous mettons en place permettent d'économiser 30 % d'énergie. Elles sont peu onéreuses et offrent un retour rapide sur investissement.Quel est l'impact de la crise sur votre activité??La crise est globale et violente. Elle s'accompagne d'une grande volatilité dans tous les domaines ? la demande, les prix du pétrole, les parités n'ont jamais connu de variations aussi fortes. Tous les acteurs économiques ont adopté une position de prudence extrême. Deux conséquences en résultent. Il faut être beaucoup plus proche de nos clients afin de mieux comprendre leurs nouveaux besoins dans ce contexte inédit. Ensuite, il faut être réactif. Nous avons prévu un « plan B »?: si la crise s'aggrave, nous pourrions réaliser 400 millions d'euros d'économies supplémentaires, en plus des 600 millions prévus pour porter notre objectif à 1 milliard d'euros d'ici à 2011 [hors chaîne logistique, ndlr] . Nous n'en avons pas moins atteint en 2008 une croissance de 6,6 % du chiffre d'affaires et une marge opérationnelle de 15 %. njEAN-PASCAL tRICOIRE, président du directoire« Nous voulons ramener d'ici à 2011 le nombre de référence produit de 800.000 à 400.000 »
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