Coup de frein dans la gestion

Après plus de dix années de croissance, l'industrie de la gestion d'actifs en France a connu un brutal arrêt en 2008 (voir graphique). D'après les chiffres de l'Association française de la gestion financière (AFG) publiés hier, les encours sous gestion ont baissé de 11 % à 2.358 milliards d'euros dont 1.115 milliards d'euros sous mandat. « Cette baisse est due pour 80 % à un effet marché négatif et pour 20 % à des rachats », explique Alain Leclair, président de l'AFG. La fuite des investisseurs n'a donc pas eu lieu.L'actif net des produits de droit français est estimé à 1.245 milliards d'euros, en recul de 225 milliards d'euros (??15 %). Seuls les encours des monétaires sont en hausse de 13,4 % à 488 milliards d'euros. Cela est dû en grande partie aux 42 milliards d'euros de collectes nettes, signe d'un retour de la confiance des investisseurs institutionnels et des trésoriers d'entreprises à l'égard de ces actifs. « Il y a même eu des souscriptions en décembre, mois de décollecte généralement sur le monétaire », constate Pierre Bollon, directeur général délégué de l'AFG. Les fonds monétaires dynamiques sont, en revanche, toujours délaissés. Dans les jours qui viennent, le collège de l'AMF devrait, enfin, présenter des propositions pour mieux classer ces produits.Sans surprise, la catégorie la plus affectée par la baisse des marchés est celle des fonds actions avec une chute de 43 % de ses encours à 190 milliards d'euros. Le marché interbancaire étant atone, « les actions ont joué le rôle de réservoir de liquidit頻, indique Alain Leclair. Les fonds de fonds alternatifs, les produits diversifiés et obligataires ont vu leurs encours baisser respectivement de 39,9 %, 27,4 % et 11,9 % à 22,7 milliards d'euros, 218,5 milliards d'euros et 154,1 milliards d'euros.Le marché français reste toutefois dynamique. Sur le plan international, deux groupes se classent parmi les dix premiers. Par ailleurs, 47 sociétés de gestion ont été créées dans l'Hexagone en 2008 dont les deux tiers entrepreneuriales. La baisse du chiffre d'affaires des « boutiques » plus sensibles à la crise les obligera à baisser leur point mort pour maintenir leur niveau de rentabilité. Des concentrations ne sont donc pas exclues. « Cela permettra de mutualiser les coûts, de diversifier l'offre de produits et les clients visés », déclare Muriel Faure, responsable de la commission des sociétés de gestion entrepreneuriales à l'AFG.lettre mortePour 2009, l'AFG souhaite promouvoir une « épargne utile ». Cela passe par une réforme en profondeur de la réglementation financière. Mais aussi par le développement d'une épargne de long terme, comme préconisé dans un rapport remis au Haut Comité de Place en juillet dernier, et qui est resté lettre morte, au grand regret de l'association. Interrogée sur l'affaire « Madoff », l'AFG a déclaré qu'elle centralisait et coordonnait des actions en vue de trouver des solutions d'indemnisation des investisseurs. À ce jour, rien n'a été enclenché. nles fonds actions, avec une baisse de 43?%, sont les plus touchés.
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