Les assureurs planchent sur de nouveaux fonds en euros

urance-vieSerait-ce le début d'une nouvelle tendance ? ACMN Vie (filiale du Crédit Mutuel Nord Europe) annonce aujourd'hui la naissance d'un nouveau fonds en euros, baptisé Internet Opportunités. Il est disponible sur les six contrats d'assurance-vie en ligne que l'assureur gère, dont ceux d'Altaprofits, LinXea, Hédios et Croissance Vie, lancé mercredi dernier. Bernard Le Bras, président du directoire d'ACMN Vie, ne s'en cache pas : l'exemple du fonds en euros, créé en janvier 2008 par Axéria Vie (filiale d'April Assurances), n'est pas totalement étranger à sa décision. Il faut dire que, avec un rendement de 5,25 % l'an passé, ce fonds a surclassé ses concurrents, qui ont délivré autour de 4 %. « Pour les nouveaux contrats, la création d'un fonds en euros permet d'être plus réactif, de davantage profiter des opportunités qui se présentent sur le march頻, résume Bernard Le Bras.D'abord, parce qu'un fonds en euros qui part de zéro aura forcément de l'argent à placer. À l'inverse, les gros « paquebots » communs à plusieurs contrats ont vu leur collecte nette stagner, voire baisser l'an passé. Ensuite, le gérant peut prendre un peu plus de risques, en investissant notamment sur des obligations privées mieux rémunérées. Avec de faibles encours, l'assureur peut couvrir facilement les pertes en cas de faillites. Dernière opportunité : l'achat de parts de SCPI (sociétés civiles de placement immobilier) dont les gros investisseurs souhaitent se débarrasser. Le marché étant peu liquide, la décote atteint parfois 30 % à 40 %. « Le seul inconvénient, c'est que ces lignes dépassent rarement le million d'euros », analyse Daniel Collignon, PDG d'Axéria Vie. Une simple goutte d'eau qui n'a aucune chance de doper le rendement de fonds brassant des dizaines de milliards d'euros.taux garantiLe raisonnement est un peu différent chez Generali qui, en 2007, a lui aussi lancé un fonds en euros dédié aux contrats Internet (Eurossima). En effet, les quelque 2 milliards d'euros dont il est doté proviennent de deux anciens fonds en euros (Euro Épargne et Epi). Reste un atout majeur : avec un encours raisonnable, leur promesse de servir un taux de 4,3 % en 2009 ne coûtera pas grand-chose au géant italien si les rendements réels s'avèrent inférieurs. L'argument marketing est en vogue depuis quelques années mais le prix à payer serait exorbitant sur des fonds à plusieurs centaines de milliards d'euros.« Nous avons des projets de nouveaux fonds dans les cartons, confie Sonia Fendler, directrice du développement chez Generali. Mais nous attendons que les emprunts d'État remontent pour les lancer. » Une chose est sûre : d'ici trois ou quatre ans, nombre de contrats proposeront au client de choisir entre plusieurs fonds en euros : un ancien aux revenus stables et un jeune aux performances un peu plus volatiles. C'est déjà le cas chez Skandia, qui propose quatre fonds différents, dont Euro Select, lancé en juin 2008. Pour préserver cette réactivité, la souscription ne durera que quelques années. Au risque de faire grincer les dents des assurés, traités différemment selon leur antériorité.
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