Au-delà des résultats semestriels, la Bourse attend avant tout des indications sur l'avenir

C'est bien connu, la Bourse fait peu de cas du passé, seul l'avenir lui importe. Ce sera tout particulièrement le cas lors de la présentation des résultats semestriels des grands noms de l'industrie automobile française, au cours des trois prochains jours. Comment le constructeur PSA Peugeot-Citroën, qui publie ses comptes ce matin, entrevoit-il la deuxième moitié de l'année, sur le plan de la demande ? Telle est la question qui taraude les investisseurs, et à laquelle n'échapperont ni Renault ni le fabricant de pneumatiques Michelin, lorsqu'ils sacrifieront à leur tour à l'exercice de la présentation des « semestriels », jeudi pour le premier et vendredi pour le second.Crise économique oblige, le premier semestre a été exécrable pour l'automobile, les ménages différant l'achat de biens de consommation durables. Conséquence, les analystes de Société Généralecute; Générale estiment que PSA devrait dévoiler une perte opérationnelle considérable, de 730 millions d'euros, au titre des six premiers mois de 2009. Et leurs confrères d'Oddo misent sur une perte opérationnelle de l'ordre de 670 millions d'euros pour Renault, sur la même période.Le second semestre, lui, verra-t-il une poursuite de l'embellie constatée en juin ? Pour mémoire, les immatriculations européennes ont progressé de 2,4 % le mois dernier, une première depuis quatorze mois. Mais cette hausse résulte des primes à la casse instaurées par plusieurs gouvernements pour relancer l'achat de véhicules neufs. Or ces mesures sont temporaires. Le gouvernement français en a d'ailleurs récemment annoncé la fin progressive. Et puis ces primes profitent surtout aux ventes de petites voitures, moins lucratives que les grosses cylindrées.secteur en berneLes analystes de Morgan Stanley ne se font guère d'illusions : « Les dirigeants ne devraient pas être en mesure de donner des objectifs d'activité et de résultat pour le quatrième trimestre 2009, et encore moins pour 2010. » Si cette prédiction se vérifie, ce pourrait en être bientôt terminé des mirifiques performances boursières du secteur. Dans le sillage des autres valeurs cycliques, c'est-à-dire sensibles à la conjoncture économique, les cours de PSA et de Renault flambent chacun de près de 50 % depuis le début de l'année, après avoir perdu 76 % et 80 % en 2008. Reste que la faiblesse de leurs valorisations pourrait freiner une éventuelle rechute : le titre Renault vaut 0,4 fois seulement l'actif net par action du groupe. Un multiple qui tombe à 0,3 dans le cas de PSA. C'est un euphémisme de dire que l'automobile est bon marché, en Bourse. Christine Lejoux
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