À l'Est, la confiance est de retour

obligationsC'est une première depuis 1998 et la grande crise financière qui avait frappé le pays : la Russie a indiqué son intention d'émettre des euro-obligations l'année prochaine. Mieux, elle compte réaliser une émission de 20 milliards de dollars, soit quatre fois plus que ce que le pays avait envisagé au départ. En soi, la nouvelle n'est pas des plus réjouissantes. Moscou a en effet revu à la hausse ses prévisions de déficit budgétaire, celui-ci devant s'établir à 9,5?% du PIB cette année, et à 7,5?% en 2010. signal fortEn outre, cette opération va surtout, selon le ministre du Budget, permettre de « protéger l'un des fonds souverains » dont les ressources sont déjà entamées. Mais cette annonce est aussi un signal fort d'un retour de la confiance sur les marchés financiers. C'est aussi le cas sur les actions. Depuis le 10 juillet, l'indice RTS de la Bourse de Moscou est encore parvenu à glaner plus de 20 % de hausse, portant ainsi sa progression annuelle à 60?%. « Les interventions conjointes des institutions internationales commencent à porter leurs fruits dans la région », estime Simon Quijano-Evans, stratège chez Cheuvreux. Le FMI vient d'ailleurs de signer un nouvel accord avec la Lettonie, quant à la Hongrie, elle rassure par sa baisse de taux plus franche que prévu.La Russie n'est en effet pas la seule à bénéficier de la réouverture du marché de la dette. Ce mois-ci, la Pologne est parvenue à lever avec succès 2,5 milliards de dollars, à raison de deux placements à deux semaines seulement d'intervalle. « La seconde émission s'est faite à la demande des investisseurs qui ont fait la démarche auprès des chefs de file de l'opération », raconte un gérant. Il rappelle au passage que la demande avait atteint jusqu'à 7 milliards de dollars là où l'offre n'était que de 1 milliard. Confortée par ce succès, la Hongrie a également suivi le mouvement. La semaine dernière, Budapest a réussi à placer avec succès une émission de 1 milliard d'euros sur cinq ans. Depuis la mi-juillet, des signes encourageants ont également pu être décelés sur le front des devises et du côté des actions et les indices boursiers polonais et hongrois ont figuré en tête des hausses. Un rattrapage qui leur a permis de gagner respectivement 13,5 % et 18,5 % depuis la mi-juillet. « Cette reprise sur les marchés constitue une première étape », poursuit Simon Quijano-Evans, « mais à présent que les marchés ont intégré la capacité des politiques à mettre en ?uvre les mesures de soutien à la reprise, d'autres défis majeurs restent à relever. Celui de l'emploi notamment. » Marjorie Bertouille
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