Les profits du CAC 40 chutent de moitié

L'emballement de la Bourse de Paris contraste avec la réalité économique de ses vedettes. Comme on pouvait le craindre, la crise a marqué de son empreinte les comptes de nos fleurons nationaux. Au total, les profits semestriels des sociétés de l'indice CAC 40, hors prise en compte d'Air France, Alstom et Pernod Ricard, dont les clôtures d'exercice sont décalées, ont plongé de près de 50 % pour atteindre 25,5 milliards d'euros. Et cela pour un chiffre d'affaires global de 556 milliards d'euros, en recul de près de 11 %. Ces indicateurs intègrent les données prévisionnelles du consensus Bloomberg pour Vinci et Vivendi, qui publieront leurs états financiers en début de semaine prochaine. Un premier constat ressort de ces éléments consolidés : la hiérarchie des plus gros bénéfices du CAC 40 a connu peu de grands bouleversements. Malgré une chute de 45 % de son bénéfice net, qui s'est tout de même élevé à 4,5 milliards d'euros, Total conserve sa première place. Tandis que BNP Paribas, dont les profits ont dépassé les 3 milliards d'euros, se maintient au quatrième rang des plus gros résultats de la Bourse de Paris. En outre, d'autres mastodontes comme Sanofi-Aventis (4,4 milliards d'euros), GDF Suez (3,3 milliards), EDF (3,1 milliards) ou encore France Télécome;lécom (2,6 milliards) figurent toujours dans le quartile de tête. En revanche, Renault et ArcelorMittal, qui ont vu leurs comptes basculer dans le rouge, en sont sortis. Plus généralement, en plus d'une perte d'activité significative, les groupes ont dû faire face à des baisses de prix, d'importantes charges de restructuration et, dans certains cas, à des dépréciations d'actifs venus obérer leur rentabilité. D'ailleurs, neuf groupes ont perdu de l'argent au premier semestre contre seulement deux l'an dernier à la même époque. mal nécessaireDans le secteur automobile, les constructeurs et les équipementiers, qui ont notamment consenti de gros efforts commerciaux pour écouler leurs stocks, font partie du lot. Tout comme Carrefour et Accor, contraints de constater des pertes de valeur sur certaines de leurs filiales. ArcelorMittal a, quant à lui, déprécié ses stocks à hauteur de 840 millions d'euros. Mais, il s'agit là d'un mal nécessaire. « Une grande majorité des sociétés qui en avaient besoin ont pu, aux cours des six premiers mois de l'année, mettre en place les plans qui s'imposaient pour retrouver un certain équilibre », note Andrzej Kawalec, analyste chez Moneta Asset Management. Ce qui, selon lui, devrait permettre aux entreprises du CAC 40 de repartir sur des bases plus saines pour se préparer à une éventuelle reprise. « Leur activité ne se dégrade plus depuis mars et, fait notable, la période estivale, normalement moribonde, n'a finalement pas été plus creuse que les mois précédents ». Les dirigeants ne se montrent pas loquaces sur leur vision d'avenir. Andrzej Kawalec estime que les « perspectives restent encore assez floues et plus axées sur des éléments de bilan que de compte de résultat ». Reste que la principale préoccupation des investisseurs n'est plus le refinancement des dettes, mais l'évolution de la demande.
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