L'action Bouygues était à la fête hier. Elle s'est adjugé 9,14 % à 35,09 euros, suite à la présentation des résultats semestriels du groupe. « Nous revoyons notre prévision de chiffre d'affaires [pour 2009] à la hausse de 200 millions d'euros », a annoncé un Martin Bouygues souriant et serein. « Nous sommes plus optimistes qu'il y a trois mois, a-t-il ajouté. En cette rentrée, on voit que la situation économique a plutôt tendance à s'améliorer. » « La période est toujours très incertaine », a-t-il toutefois prévenu, en soulignant que l'heure des opérations de croissance externe est loin d'avoir sonné. Après avoir enregistré au premier trimestre une chute de 55 % de son résultat opérationnel, le groupe n'a vu celui-ci reculer « que » de 14 % au deuxième trimestre. « En dehors de TF1, très touché par la crise, tous les métiers enregistrent une amélioration de leur cash-flow libre », a souligné le directeur financier, Philippe Marien.Le regain d'optimisme du groupe est lié notamment au redressement des performances de ses métiers traditionnels ? construction, routes, immobilier. « Après quatre trimestres consécutifs de baisse d'activité, Bouygues Construction a enregistré un rebond au deuxième trimestre, et ses marges opérationnelles se sont presque stabilisées », notent les analystes du CM-CIC. frilosité des banques« Le volume des affaires dans la construction s'établit à un niveau élev頻, s'est félicité Martin Bouygues. Mais le montage financier des grands projets reste très complexe, en raison de la frilosité des banques, et il n'escompte pas, en la matière, d'effets des plans de relance sur les prises de commandes avant la fin de 2010 ou le début de 2011, même si « les États se substituent de plus en plus au système bancaire » pour financer les infrastructures. L'impact du plan de relance en France est en revanche notable dans le logement. Bouygues Immobilier, qui a vu ses réservations croître de 12 % au premier semestre, profite à plein, comme les autres promoteurs, du dispositif d'investissement locatif Scellier qui a suscité une reprise dans le neuf.Mais c'est toujours Bouygues Télécom qui reste la pépite du groupe et explique pour une large part sa résistance face à la crise. L'opérateur, qui ?uvre sur un marché de la téléphonie mobile en grande partie captif, a rapporté 240 millions d'euros ? autant que la construction, l'immobilier et la route réunis. La participation dans Alstom, qui a contribué pour 182 millions au bénéfice net consolidé, se révèle aussi un atout maître. La piètre performance de TF1, qui n'a rapporté que 21 millions, n'en est que plus marquée, mais Martin Bouygues estime que le pire est passé pour la chaîne privée. S. Sa.

latribune.fr

10 Sept 2009, 1:40

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