Il aura fallu moins de trois ans à La Banque Postale pour se poser en acteur incontournable du crédit immobilier. Au cours des derniers mois de l'année dernière, elle accordait déjà 7 % des nouveaux prêts à l'habitat. Les résultats de La Poste publiés jeudi soir indiquent qu'elle continue à tailler des croupières à ses concurrentes. « La part de marché [de La Banque Postale] sur le segment du crédit immobilier s'améliore, avec une production de + 9 % par rapport à 2008 », indique le communiqué diffusé par le groupe. Pour mémoire, en 2008, la banque a accordé 9 milliards d'euros de prêts et au 31 décembre, ses encours de crédit immobilier (prêts à taux zéro compris) dépassaient les 29 milliards d'euros. La performance de La Banque Postale est d'autant plus remarquable que l'environnement n'est pas porteur (voir encadré). Le premier trimestre a même été qualifié de « catastrophique » par les responsables du crédit logement.« À ce rythme-là, sa part de marché en flux pourrait approcher les 9 % pour l'ensemble de l'année 2009 », estime un spécialiste du secteur. Cette progression s'explique par une campagne commerciale agressive et l'existence de plus de 700 conseillers spécialisés en immobilier. Mais pas seulement. Contrairement à ses concurrentes, souvent dépendantes des marchés pour leur financement, elle dispose de liquidités abondantes. Elle a ainsi pu continuer à accorder du crédit au dernier trimestre 2008 en pleine tourmente financière. Aujourd'hui, cet avantage lui permet de proposer des taux plus bas que les autres, même si le fossé s'est réduit cet été, à la faveur de l'amélioration des conditions de marché.clientèle modesteDans ces conditions, La Banque Postale n'a pas de mal à attirer les candidats à l'emprunt. Mais elle cible avant tout sa clientèle existante, au grand désespoir des courtiers. La structure de sa clientèle, souvent modeste, lui donne d'ailleurs un autre avantage, car elle représente le gros des candidats au taux zéro. Or, le doublement de celui-ci a dopé la primo-accession à la propriété cette année, le marché dans son ensemble étant lui-même soutenu par les primo-accédants. Dans les prochains mois, La Banque Postale devra cependant transformer l'essai dans un contexte économique marqué par la montée du chômage. nTexte exergue surlignable

latribune.fr

10 Sept 2009, 1:43

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