Chez Bank of America, la tête de Lewis tient à un fil

Sous pression gouvernementale, Kenneth Lewis, PDG de Bank of America (Bofa), a agi pour le bien des États-Unis. En rachetant Merrill Lynch, Bofa a contribué à stabiliser le système financier américain, cette acquisition devant s'avérer très rentable pour l'établissement de Charlotte, Caroline du Nord.Hier, en assemblée générale, des actionnaires ont récusé ces arguments et certains ont réclamé le départ de Kenneth Lewis. Ces investisseurs avancent qu'il aurait dû refuser cette opération, quitte à démissionner. Ils dénoncent le fait qu'à la fin 2008 Lewis les ait engagés à voter la reprise de Merrill Lynch qui, peu après, a annoncé une perte trimestrielle de 15,5 milliards de dollars. Bofa a alors dû accepter une nouvelle aide du plan de stabilisation de la finance (Tarp), ainsi portée à 45 milliards de dollars.Alors que le titre Bofa a lâché 77 % en un an, Kenneth Lewis doit être privé de son titre de président du conseil d'administration, estiment les insurgés. Hier, cette demande a été soumise à un vote dont le résultat a été retardé en soirée, tant les actionnaires étaient nombreux à s'exprimer. Les protestataires comptent dans leurs rangs d'influents fonds de pension, tel Calpers. Mais, selon le « Wall Street Journal », ils ne contrôlent que 2,6 % du capital. Lewis et les 18 autres membres du conseil devaient conserver leur siège. Cependant, il n'était pas certain que Lewis garde son titre de président du conseil tant le vote portant sur ses fonctions risquait d'être serré. Son sort pourrait finalement se jouer après la publication du « test de stress » sur le capital des banques. D'autant que le Trésor a prévenu qu'il n'hésiterait pas à évincer des patrons de banque.Il ne serait d'ailleurs pas le premier à quitter la tête d'un établissement ayant affiché des pertes massives liées aux subprimes. Dès les premières heures de la crise, en août 2007, les dirigeants de l'établissement de crédit Countrywide ont été évincés lorsque l'État fédéral est venu à son secours, suivi, fin 2007, par les emblématiques patrons de Citigroup, Charles Prince, et de Merrill Lynch, Stanley O'Neal.Éric Chalmet, à New York
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