Le réveil des monnaies matières premières

changesIls s'appellent real brésilien, rand sud-africain, dollars canadien, australien et néo-zélandais ou couronne norvégienne, et ils ont toutes gagné entre 12?% et 22?% face au dollar depuis de début de l'année. Les monnaies matières premières sont de retour sur le devant de la scène monétaire. Elles ont toutes en commun d'avoir subi une spectaculaire glissade dans la seconde partie de l'an dernier, sous l'effet de l'amplification de la crise économique et financière qui avait conduit à l'écroulement de la demande de « commodities ». Elles profitent aujourd'hui du retour d'un appétit vorace pour leurs produits, notamment de la part des pays d'Asie, à commencer par la Chine.rendements lilliputiensLes dollars canadien et australien sont montés en début de semaine face au grand frère des États-Unis à leurs plus hauts niveaux depuis la faillite de Lehman Bronthers en septembre dernier. Le huard, le sobriquet du dollar canadien en référence à l'oiseau de mer qui orne les pièces de 1 dollar, s'est propulsé jusqu'à 93 cents US, mais rares sont ceux qui lui prédisent le retour à la parité avec laquelle il avait renoué une bonne partie de l'an dernier. Depuis le début du mois, c'est la monnaie la plus performante des seize grandes suivies par l'agence Bloomberg, affichant un gain de 7,5 % face au billet vert, mais elle semble avoir fait le plein d'acheteurs. Car le huard n'offre que des rendements lilliputiens, le taux dont il est assorti ne s'élevant qu'à 0,25 %. L'aussie, son homologue australien, en revanche, qui porte une rémunération de 3 % et qui s'échangeait au plus haut à 83,40 cents des États-Unis, peut prétendre à une appréciation supplémentaire. Le gouverneur de la banque centrale, Glenn Stevens, a laissé entendre mardi que le taux directeur pourrait être relevé avant même que le chômage ait atteint son pic. L'Australie pourrait donc être le premier grand pays à infléchir sa politique monétaire. En outre, le continent des antipodes entretient des relations étroites avec la Chine en plein redressement, à qui il destine une grande partie de ses exportations d'or, de minerai de fer ou de cuivre.Mais aux dires des stratèges, la monnaie la plus porteuse ne serait autre que la couronne norvégienne. Selon une enquête de Bloomberg auprès de 19 spécialistes, elle offre les meilleures perspectives de profit à l'horizon des douze prochains mois, notamment face à l'euro. Selon leurs prévisions, la couronne s'apprécierait de 9 %, pour remonter jusqu'à 8,20 pour 1 euro, contre 8,79 hier. Elle avait touché un plancher historique fin décembre, à 10,16 pour 1 euro, avant le redémarrage des cours du pétrole dont la Norvège est le quatrième exportateur mondial.Isabelle Croizard
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