François Fillon reste dans l'ombre de Sarkozy

exÉcutifPour François Fillon, la journée d'hier aurait pu être marquée d'une pierre blanche. Comme la Constitution le prévoit en cas d'empêchement provisoire du président de la République, le chef du gouvernement aurait pu présider le Conseil des ministres, le dernier avant les vacances. Pourtant, malgré ses récents ennuis de santé, Nicolas Sarkozy ne lui a pas laissé ce plaisir. Comme à l'ordinaire, les deux hommes se sont simplement retrouvés une heure avant le conseil pour balayer les sujets d'actualité et évoquer les nominations de nouveaux secrétaires d'État qui pourraient intervenir avant le prochain conseil, le 25 août.Le président n'a pas davantage cru bon demander à son Premier ministre de venir le voir, mardi après-midi, au pavillon de la Lanterne où le chef de l'État se reposait après sa sortie du Val-de-Grâce, alors qu'il a convoqué ses principaux collaborateurs de l'Élysée.« Il s'agit en fait d'une semaine normale pour le Premier ministre », explique l'une de ses proches collaboratrices. D'ailleurs, si François Fillon est rentré, dimanche, de son week-end dans la Sarthe à l'annonce de l'hospitalisation de Sarkozy, ce n'est seulement qu'avec une heure d'avance sur l'horaire prévu, ajoute-on à Matignon?aucune modificationRien effectivement que de très ordinaire dans cette semaine de chef de gouvernement : un déplacement, lundi, en Champagne pour évoquer l'avenir des parcs nationaux, une réunion interministérielle, mardi, pour faire le point sur le dossier du Grand Paris, une déclaration le même jour pour recadrer le débat sur la création d'une taxe carbone, un aller-retour, hier soir, au festival d'Aix-en-Provence pour écouter « la Flûte enchantée »?C'est à croire que l'incident de santé du chef de l'État et le changement de rythme de vie recommandé par ses médecins n'ont pas modifié les règles de l'hyperprésidence qu'il a instaurées depuis mai 2007 : le président gouverne, le Premier ministre observe. D'ailleurs, Nicolas Sarkozy, qui s'est exceptionnellement exprimé hier à l'issue du Conseil des ministres, a affirmé : « Il faut que je me repose. » Mais il n'a pas évoqué une quelconque modification de sa façon de travailler. Et donc une autre répartition du pouvoir au profit de son Premier ministre.Pourtant, entre l'emploi, la grippe A, la taxe carbone, la taxe professionnelle, la réforme territoriale, le déficit de la Sécu? les dossiers de rentrée qui attendent l'exécutif ne vont pas permettre au président de se reposer? Patrick CoquidéNicolas Sarkozy n' a pas évoqué, hier à l'issue du Conseil des ministres, une autre répartition du pouvoir au profit de son Premier ministre.
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