Le marché des téléviseurs en rêvait

Les fabricants de téléviseurs et leurs distributeurs se frottent les mains. Là où ni l'Euro de foot ni les JO de Pékin n'ont réussi à réveiller le marché français, l'arrivée de la diffusion haute définition de chaînes TV nourrit tous les espoirs. Et ce lancement moins de deux mois avant Noël ne pouvait pas mieux tomber. Au premier semestre, le marché n'a progressé que de 0,5 % en valeur pour dépasser 2,55 milliards d'euros. Un effet baisse des prix à jouer. Mais les ménages français ont moins d'argent à consacrer aux achats qui ne sont pas forcément nécessaires. « Il suffit de visionner une émission en HD pour avoir envie de s'offrir un écran, souligne Jacques Mollet, vice-président exécutif de Samsung France. Comme le début des émissions a lieu pendant les mois d'hiver, nous allons peut-être retrouver la saisonnalité d'autrefois lorsqu'on réalisait 45 % du chiffre d'affaires de l'année au cours du dernier trimestre. » Bref, la disponibilité de la HD pourrait sauver un semestre qui s'annonce très difficile.C'est une aubaine pour la Fnac. Le téléviseur haute définition fait partie des produits innovants sur lesquels la filiale de PPR mise en fin d'année. « On observe déjà un rééquipement des ménages. Les clients qui avaient acheté un écran plat récemment sont en train de se rééquiper d'un téléviseur haute définition », juge Chistophe Cuvillier, président de la Fnac. La démocratisation des prix des écrans plats HD Ready, c'est-à-dire adaptés à la réception haute définition, pourrait mettre de l'huile dans les rouages. « Maintenant, nous pouvons en proposer à moins de 800 euros, contre plus de 10.000 euros, il y a huit ans », rappelle Christophe Cuvillier. « Cela fait plusieurs années que l'on parle de la HD et seuls quelques privilégiés qui avaient accès à un abonnement satellite avec un décodeur spécifique ont pu en profiter, abonde Philippe Citroën, directeur général de Sony France. Avec les émissions en HD, nous attendons un effet accélérateur sur les tailles d'écran compris entre 40 et 46 pouces (1 mètre à 1,16 mètre de diagonale. » Pour ce type d'écran, il faut compter en moyenne un prix supérieur à 1.500 euros.PLUS DE COCOONINGLes constructeurs espèrent aussi que les consommateurs compenseront une réduction des dépenses de loisir par l'achat d'un nouveau téléviseur : moins de sorties au cinéma, moins de dîners au restaurant, moins de voyages... plus de cocooning.Cependant, Éric Surdej, directeur général de LG, tempère l'optimisme de ses collègues : « Sur la télévision HD, le consommateur est loin d'avoir compris la technologie. Il est un peu perdu et nous allons communiquer plus sur la solution que sur la technique. » P. B. et J. G.
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