La Société Générale pourrait avoir touché le fond

L'effondrement de la Société Générale en Bourse en début de semaine marquera-t-il la perspective d'une issue dans le calvaire de la banque de La Défense et de ses actionnaires ? Victime d'une série de rumeurs ? de l'imminence d'une augmentation de capital à la survenue d'une nouvelle perte de trading ?, le titre a pratiqué la chute libre depuis vendredi dernier. Jusqu'à toucher mardi son plus bas niveau en clôture depuis mars 1999, à 33,3 euros. Hier, après avoir été brièvement réservée à la baisse, elle a même affiché, en matinée, une perte de plus de 41 % par rapport au jeudi précédent. Avant de se redresser, comme les autres banques françaises, à mesure que les rumeurs refluaient sur le marché, pour terminer en hausse de 8,25 %, à 36,09 euros. Les raisons de ce récent accès de défiance sont connues. Les opérateurs ont reproché à la Générale son exposition à l'Europe de l'Est, à la dette d'entreprise et aux activités de marché. Notamment les produits dérivés : « La Société Générale est en position de leader sur les produits indiciels, une activité qui supporte mal les niveaux de volatilité record observés depuis quelques jours, explique un analyste. C'est pourquoi ses démentis n'ont pas Convaincu. » Seul l'avenir dira qui a raison.Quant aux craintes sur le capital de la Générale, elles pourraient bien se révéler excessives. Car s'il est exact que les banques françaises affichent aujourd'hui un niveau de fonds propres inférieur à leurs cons?urs britanniques, « les ratios de solvabilité réglementaires sont difficiles à comparer, car les différences de méthode peuvent générer plusieurs points d'écart de ratio », souligne Elizabeth Grandin, analyste crédit chez Standard and Poor's. Pour l'agence de notation, la Générale « n'a pas de besoin immédiat de capitaux, d'autant qu'elle va recevoir 1,7 milliard de quasi-fonds propres de l'État français. Son niveau de solvabilité est compatible avec la note de crédit AA?/négative/A?1+ que nous lui attribuons ». De fait, si l'agence de notation maintient la banque sous perspective négative, « ce n'est pas lié à son niveau de capitalisation mais à son profil de risques et à ses perspectives de rentabilité, qui pâtissent de l'environnement ».demandeurs de cash Dans ces conditions, l'action Société Générale pourrait voir réunies les conditions d'un rebond. Certes, la banque ne retrouvera pas dans un proche avenir le niveau de rentabilité atteint avant la crise. Mais si elle parvient à dissiper les craintes résiduelles sur sa solvabilité, son horizon se dégagera peut-être. Reste pour elle à redorer son blason auprès des investisseurs. « Si la Société Générale parvient à convaincre que malgré la crise, elle sera capable de verser un dividende en cash à la fin de l'exercice, son titre pourrait bien remonter », note Alain Tchibozo, analyste actions chez ING. D'autant que les investisseurs sont plus que jamais demandeurs de cash, et que très peu de banques seront à même d'en dégager cette année. La remontée opérée hier après-midi par le titre Société Générale a d'ailleurs profité d'anticipations selon lesquelles la banque pourrait décider, pour rassurer le marché, de publier en avance ses résultats du troisième trimestre. À cet égard, Elisabeth Grandin note que « l'important pour S&P sera surtout de voir comment les résultats de la Société Générale aux troisième et quatrième trimestres résisteront à la dégradation de l'environnement ». Autant d'éléments objectifs, mais qui demeurent aujourd'hui soumis à l'absence de rationalité des marchés. si la générale annonce un dividende en cash, son titre pourrait bien remonter.
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