Pertes historiques pour les constructeurs français

utomobileAprès PSA, c'était au tour de Renault, hier, d'annoncer des déficits record. Le constructeur au losange a affiché une perte nette de 2,7 milliards d'euros au premier semestre, bien supérieure à celle, historique, de l'année 1984, qui avait failli mettre l'entreprise en banqueroute. Toutefois, au-delà des énormes montants en jeu, cette perte se révèle heureusement moins grave et significative que celle d'il y a vingt-cinq ans. Car le déficit de la première moitié de 2009 résulte pour une bonne part de? l'internationalisation du groupe.USINES à plein régimeAprès avoir longtemps contribué positivement, Nissan ? dont Renault détient 44 % des parts ? a en effet généré pour son actionnaire un déficit conjoncturel de 1,21 milliard d'euros. La mauvaise passe traversée par le spécialiste suédois des poids lourds AB Volvo ? dont la firme de Boulogne-Billancourt possède 20 % des actions ? a entraîné quant à elle une contribution négative de 196 millions. Enfin, l'écroulement du marché russe et des ventes de la société locale Avtovaz, détenue à 25 %, a pesé sur les comptes de l'ex-Régie à hauteur de 182 millions.La perte semestrielle subie par l'ex-Régie n'est pas pour autant exogène et imputable uniquement au portefeuille de participations. Car Renault a enregistré un déficit opérationnel de 620 millions au premier semestre, soit 4 % d'un chiffre d'affaires en recul de presque 24 %. Le constructeur souffre de la crise. Mais ni plus ni moins que le marché mondial. Ses ventes en volume ont effectivement reculé dans les mêmes proportions (? 16,5 % à 1,1 million de véhicules). Le constructeur a d'ailleurs conservé une part de marché stable de 3,7 % dans le monde et de 8,4 % en Europe (hors utilitaires).Le directeur général délégué de Renault, Patrick Pelata, affirme toutefois que « le portefeuille de commandes, représentant deux mois de production, est en hausse ». La production devrait d'ailleurs être supérieure à partir d'août prochain aux volumes de l'an dernier. Le groupe compte même « dépasser de 164.000 voitures ses plans de charge prévus initialement au second semestre », précise-t-il, ajoutant que « les usines turque, roumaine, slovène tournent à plein régime. Celle de Palencia (Espagne) passera en trois équipes en octobre ». Après avoir échoué à améliorer sa part de marché au cours des six premiers mois, Renault espère y parvenir sur la deuxième partie de l'année grâce à la bonne tenue des Dacia Sandero ou Renault Twingo ainsi qu'au renouvellement de la gamme moyenne Mégane et Scénic.stocks réduitsGrâce à son programme de réduction des coûts, Renault a amélioré sa situation financière sur le premier semestre. Les stocks ont été réduits de 860 millions d'euros alors que l'objectif pour 2009 se situait entre 800 millions et 1 milliard. Quant à la diminution des coûts salariaux de 20 % par rapport à 2007, elle est « en bonne voie », assure Patrick Pelata. Du coup, le cash-flow était quand même positif sur le semestre de 848 millions d'euros. Et il a promis qu'il le serait aussi sur l'année. Il a toutefois refusé de s'engager sur un éventuel retour à l'équilibre en 2009 ou 2010. 
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