L'Écureuil et la Banque Pop,

Ce n'est pas si souvent qu'une nouvelle banque naît en France. Qui se souvient que derrière LCL (filiale du Crédit Agricolegricole), il y avait hier le Crédit Lyonnais ? Une banque qui a failli mourir dans un parfum de scandales pour avoir voulu, avec Jean-Yves Haberer, singer l'État et cru, avec son slogan insolent, « le pouvoir de dire oui », qu'il était possible de prêter sans limites. Le contribuable, qui rembourse encore les pertes abyssales de l'ex-banque publique, lui, n'a pas oublié? Plutôt que de financer nos retraites, une grosse partie du produit des privatisations n'a servi, au cours des années 1990, qu'à renflouer la structure de défaisance dans laquelle on avait caché les actifs pourris de feu le Crédit Lyonnais. À la lumière de cette triste histoire, la création, enfin, de la BPCE, rapprochant les « bleus » (Banque Populaire) et les « rouges » (Caisse d'Épargne), est une bonne nouvelle. L'Élysée, en précipitant cette fusion à l'automne dernier, a permis de sauver les deux réseaux mutualistes, menacés de faillite par leurs aventures contre nature, via Natixis, sur les marchés financiers. Ce mariage de raison, avec le soutien financier de l'Etat, donne naissance au deuxième groupe bancaire français par le nombre d'agences, et au quatrième par la taille du bilan. Les défis qui attendent désormais François Pérol, parachuté par Nicolas Sarkozy à la tête du nouvel ensemble, sont difficiles, mais pas insurmontables. Le plus urgent consiste à convaincre définitivement la place de Paris qu'il n'y a pas de risque systémique dans Natixis. Cela ne dépend pas que de lui, mais aussi de la poursuite du rétablissement, en cours, des marchés financiers. Dans le meilleur des cas, Natixis va redevenir ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être, une usine financière au service des deux réseaux, et non plus un hedge fund incontrôlable. Le second défi, managérial, sera de rétablir l'image de marque des deux groupes, en particulier les Caisses d'Épargne, dont les personnels ont été traumatisés par la dérive des dirigeants, qui ont gravement altéré l'esprit mutualiste qui aurait dû les gouverner. Ce n'était pas une fatalité. L'exemple du groupe Crédit Mutuel-CIC, largement épargné par la crise, démontre qu'il y a une prime dans la finance à ceux qui ont eu la sagesse de ne pas sortir de leur mé[email protected] philippe mabille
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