Bourse japonaise : la plus noire des années noires

L'année qui vient de s'écouler n'est certainement pas celle qui redonnera aux Japonais l'envie de miser sur leur propre Bourse. Avec une perte annuelle historique de 42,1 % pour l'indice Nikkei, la plus lourde depuis sa création en 1958, elle risque même de les faire fuir un peu plus. Et ce, alors même que leur part, 2,2?% contre 31?% pour les institutionnels locaux, s'est déjà restreinte, entre 1992 et 2007 au profit des investisseurs étrangers.Ce désintérêt puise sa source dans les nombreuses déconvenues de cette Bourse côté performances. À l'exception de brèves périodes de rallye, notamment lors de la bulle de 2000, Kabuto-chô n'a guère laissé de souvenirs impérissables depuis 1998 aux investisseurs locaux.L'année 2008 aggrave donc encore un peu plus la situation. Cette fois, la chute dépasse même celle de 1990, année noire au cours de laquelle Kabuto-chô s'était enfoncée de près de 39?%. En outre, si sa performance 2008, convertie en dollars reste nettement moins sévère qu'ailleurs, sur les dix autres marchés développés ? Tokyo limite alors sa perte à 28?% contre 41?% par exemple pour le S&P 500 ? pour les investisseurs locaux, il s'agit là d'une bien maigre consolation.décrue du yen« C'est une année sans précédent, durant laquelle nous avons dû affronter toutes sortes de vents contraires », résume Atsushi Saito, président de la Bourse japonaise. Seule une poignée de valeurs aura réussi à terminer l'année dans le vert, dont deux d'entre elles avec des scores exceptionnels vu le contexte : le groupe Fast Retailing (+ 62,6?%) et GS Yuasa Corp (+ 107,36?%). À l'inverse, les valeurs d'exportation ont profondément souffert de l'appréciation annuelle du yen. Et plus particulièrement encore, celles liées au secteur automobile dont les déboires opérationnels se reflètent aujourd'hui dans les cours. Nombre d'entre elles occupent l'essentiel de la queue du peloton. À l'instar d'Isuzu Motors qui termine l'année sur une perte de près de 78?%, de Nissan Motors de 74?% ou encore de Mazda de 73,3?%. Le bilan est donc catastrophique et laisse ? au regard des derniers indicateurs macroéconomiques, et des coupes drastiques dans les prévisions de résultats ? entrevoir une année 2009 encore bien périlleuse. À moins que l'espoir placé dans les dernières réformes ne se concrétise par des premières retombées. En décembre, en tout cas, cet élan conjugué à une légère décrue du yen a permis d'afficher une performance mensuelle dans le vert (+ 4 %). La première depuis mai dernier.
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