Poids lourds + Les ventes de camions ont chuté au premier semestre

Au premier semestre, le marché français du poids lourd (+ de 5 tonnes) n'a pas fait mieux que celui de l'automobile. Les immatriculations ont plongé de 23 % par rapport aux six premiers mois de 1996, à 19.830 unités, selon Renault VI. Le seul constructeur français a vu ses ventes fondre de 25 %, Daf de 27 %, Scania de 28 % ! Très offensifs sur les prix, Iveco et Mercedes-Benz reculent moins que le marché : respectivement - 17 % et - 21 %. En juin, les immatriculations globales étaient encore en repli de 12 %. Les experts estiment, toutefois, que le point bas du cycle devrait être atteint. « Les prises de commandes en juin ne sont pas mauvaises », précise-t-on chez Renault VI. « Les statistiques font apparaître une hausse globale du trafic routier de marchandises de 11 % en avril, avec une reprise du trafic intérieur. Les carnets de commandes s'établissent en retrait de 10 % par rapport à l'année précédente, ce qui est mieux qu'en début d'année », assure l'Observatoire du véhicule industriel, organisme de prévision d'UFB-Locabail, filiale de la Compagnie bancaire. Sur l'année, Renault VI escompte un marché en repli de 10 % et Iveco de 12,5 %. L'Observatoire de VI table, lui, sur 37.000 immatriculations en 1997, en recul de 15 %. Pour cela, il faudrait que la baisse sur les prochains mois n'excède pas 5 %. Les immatriculations pourraient remonter à 41-42.000 unités en 1998, contre 43.500 en 1996, selon Iveco. Guerre commerciale. Le marché devrait être désormais tiré par les grandes flottes publiques ou privées, au détriment des investissements des PME qui avaient stimulé la précédente reprise de 1994-1995. Les PME vont prendre de plein fouet les nouvelles contraintes sociales. La dégradation des bilans 1996 des PME de transport a déjà entraîné une légère augmentation des refus de financement de nouveaux camions par les organismes spécialisés (22 % des dossiers, contre 21 % un an plus tôt chez UFB-Locabail). Constructeurs et concessionnaires sont confrontés à une triple difficulté : le niveau moyen des remises croît. Les prix pratiqués sont en général de 30 % à 40 % inférieurs à ceux indiqués sur catalogue. La guerre commerciale a maintenant atteint le véhicule d'occasion, avec des baisses de 15 % par rapport aux prix des transactions effectuées en 1996. Enfin, le chiffre d'affaires de l'activité après-vente des concessions - génératrice de marges - a diminué de 5 % à 10 % en un an. Au premier semestre, Renault VI a vu sa pénétration reculer d'un point, à 40,2 %, devant Mercedes-Benz. Alain-Gabriel Verdevoye
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