Un succès commercial prometteur

Si le succès commercial du tunnel sous la Manche est aujourd'hui incontesté, cela ne transparaissait guère hier dans le climat plutôt nerveux et agité de l'assemblée générale. Malgré l'incendie du 18 novembre 1996 qui a perturbé le trafic jusqu'au mois de juin, la société exploitant le tunnel estime être, à la mi-1997, « en avance sur ses prévisions en termes de résultat net ». Son directeur général, Georges-Christian Chazot, va même jusqu'à anticiper un résultat net pour l'ensemble de l'exercice en cours « au moins égal à la fourchette haute des prévisions affichées dans le prospectus » de la société. Plus précisément, et dans l'hypothèse d'un allongement de la concession d'au moins trente-quatre ans, soit jusqu'en 2086, le groupe devrait réaliser une perte de 2,7 milliards de francs. Un chiffre à rapprocher de la perte pour l'exercice estimée à 2,8 milliards dans le cas de la non-obtention de l'extension de la concession. Reconquête de la clientèle. Depuis la reprise du trafic fret des camions dans le tunnel sous la Manche le 16 juin dernier, « nous sommes en phase de reconquête de notre clientèle avec 26 % de part de marché », affirme Georges-Christian Chazot. Quant au trafic sur Eurostar (en croissance de 21 %), le directeur général d'Eurotunnel s'est montré rassurant en soulignant que depuis le 1er juin les soixante Eurostar avaient repris leur rythme quotidien. Un rythme que l'exploitant espère bien voir monter en puissance d'ici à la fin de l'année, avec l'ouverture de nouvelles lignes, notamment vers Manchester et Birmingham (Grande-Bretagne) et vers Bourg-Saint-Maurice, en Savoie. Et les projections avancées par Eurotunnel, sur la période 1997-1999, font état d'une hausse du trafic (automobiles, camions) de 45 %, à 4,1 millions. Cette activité en forte reprise lui permet de tabler, pour l'exercice 1999, sur une progression de 15 % du chiffre d'affaires, à 5,5 milliards de francs, et sur un résultat d'exploitation multiplié par 3 fois et demie, à 1,77 milliard de francs. Déficiences du matériel. Le coprésident d'Eurotunnel, Patrick Ponsolle, s'est d'ailleurs montré très convaincant sur l'amélioration des performances opérationnelles : « Sur les dix ans à venir, les principaux risques ont été identifiés, tant au niveau des conséquences liées à la rationalisation du secteur des ferries que sur les délais de réalisation de la ligne TGV Folkestone-Londres et sur l'éventuel ralentissement du marché des poids lourds. » Surtout, ajoute-t-il, des éléments positifs sont là pour compenser ces risques. En particulier, l'augmentation du trafic des véhicules de tourisme : « La croissance estimée dans le prospectus n'est que de 2 %, ce qui n'a rien à voir avec la progression annuelle de 9 % affichée ces dernières années. » Enfin, dans le cadre de l'adoption du plan de sauvetage d'Eurotunnel, les promoteurs du projet (les constructeurs regroupés dans TML) vont être mis à contribution pour compenser les déficiences d'une partie du matériel roulant d'Eurotunnel. Une négociation globale allant dans ce sens devrait débuter dans les jours à venir. « Une bonne nouvelle en soi puisque cette contribution n'avait pas été prise en compte dans le prospectus », conclut Patrick Ponsolle. Chantal Colomer
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