Connu comme une bonne recette de grand-mère pour ses vertus désinfectantes naturelles, le Papier d'Arménie a traversé les ans pour redevenir un produit à la mode. " Nous sommes portés par la vague écologique avec une clientèle ayant entre 30 et 50 ans, mais aussi par des clients de plus en plus jeunes ", témoigne Mireille Schvartz, la gérante du Papier d'Arménie, le seul fabricant de ce produit dans le monde. Depuis plus d'un siècle, l'histoire de la famille de Mireille Schvartz est attachée à ce papier qui enlève les mauvaises odeurs tout en parfumant l'air ambiant.La dirigeante de la société basée à Montrouge n'est autre en effet que l'arrière-petite-fille d'Henri Rivier. Ce pharmacien est, avec le chimiste Auguste Ponsot, à l'origine de la création du Papier d'Arménie en 1885. Beaucoup d'exotisme parfume encore ce papier fabriqué à base de benjoin, une résine extraite de l'aliboufier, un arbre qui ne pousse que dans les régions chaudes et humides comme le Laos où s'approvisionne la PME. Le processus d'élaboration - resté artisanal - est long et il faut compter six mois entre la réception de la matière première et la livraison du produit fini. Le Papier d'Arménie, qui emploie 9 salariés, fabrique chaque année 2 millions de carnets contenant chacun 36 lamelles. En se consumant, chacune de ces bandelettes de papier fait effet pendant vingt-quatre heures.SERIE LIMITEEPour ne pas galvauder son produit qui s'adresse à une clientèle relativement aisée, la société privilégie les réseaux qui peuvent le valoriser comme les pharmacies, les parapharmacies, les boutiques bio ou quelques enseignes spécialisées. À l'occasion de l'année de l'Arménie, la société s'est associée avec le parfumeur d'origine arménienne Francis Kurkdjian pour créer une série limitée qui, devant son succès, ne l'est plus restée. Depuis, la société s'est encore diversifiée en concevant une bougie. " Elle est fabriquée en cire d'abeille sans paraffine et n'a pas la même fragrance que le papier ", note Mireille Schvartz. Cet élargissement de la gamme a accéléré l'essor du chiffre d'affaires qui a été multiplié par 12 en quinze ans pour atteindre 2 millions d'euros en 2007. Parallèlement, l'outil de production a été modernisé. Il est désormais en phase avec de nouvelles ambitions qui pourraient porter, soit sur la conquête de nouveaux marchés à l'étranger, où l'entreprise réalise 15 % de ses ventes, soit sur la poursuite de la diversification.

latribune.fr

29 Sept 2008, 16:32

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