Premiers pas de Renault dans la voiture électrique

Carlos Ghosn, PDG de Renault, a signé hier en grande pompe un protocole d'accord pour lancer dès 2011 en Israël des véhicules 100 % électriques, performants et dotés d'une autonomie supérieure à une centaine de kilomètres. Ces modèles, équipés de batteries lithium-ion, devraient être rechargeables sur les quelque 500.000 bornes promises dans le pays. L'opération devrait durer trois à cinq heures. Mais on pourra céder une batterie vide contre une batterie pleine. Le tout moyennant un abonnement. Quelque 10.000 à 20.000 véhicules sont prévus annuellement. Carlos Ghosn avait indiqué, au salon de Tokyo en octobre dernier, que Renault et Nissan commercialiseraient des véhicules électriques à partir de 2010, avec la perspective d'une " grosse diffusion en 2012 ".Parée de toutes les vertus, l'énergie électrique est à l'ordre du jour. En décembre dernier, Vincent Bolloré s'était associé au carrossier italien Pininfarina pour produire chez ce dernier un véhicule électrique équipé d'une batterie " lithium-métal-polymère ", disponible à l'été 2009. L'industriel français table sur 4.000 exemplaires en 2010.Toutefois, ces annonces se font sur la base de technologies largement balbutiantes. Et nombre de constructeurs demeurent sceptiques. Pionnier du véhicule électrique dans les années 1990 avec 10.000 unités écoulées, PSA reste ainsi très prudent. " Il y a aujourd'hui dans un kilo de carburant cent fois plus d'énergie que dans un kilo de batterie ", précise la firme.LES MODELES HYBRIDES PRIVILEGIESLe bilan écologique final demeure donc à établir. " Recharger des véhicules est séduisant, mais il faut utiliser de l'énergie pour produire cette électricité ", rappelle un expert, qui ajoute : " Et le problème du recyclage des batteries en fin de vie, très polluantes, n'est pas vraiment résolu. " De toute façon, " il faut encore améliorer la technologie, très coûteuse ", insiste PSA.Du coup, de nombreux groupes préfèrent miser prioritairement sur les véhicules hybrides, plus polyvalents grâce à l'utilisation conjointe de l'électricité et de la propulsion thermique. Promoteur de l'hybride, Toyota promet ainsi pour le début de la prochaine décennie un véhicule équipé d'une mécanique à essence combinée à un moteur électrique avec des batteries rechargeables sur une simple prise de courant. Le véhicule pourrait circuler en centre-ville en mode électrique, mais garderait la fonctionnalité et le rayon d'action d'une voiture classique pour les grands déplacements. Au salon de Detroit, General Motors a aussi annoncé un véhicule hybride rechargeable pour 2010.Le problème est que ces véhicules combinant plusieurs technologies sont complexes, fort chers et intrinsèquement peu rentables. Ils risquent même de faire perdre beaucoup d'argent aux constructeurs, du moins dans les premières générations.
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