Lafarge porté par le boom des marchés émergents

La stratégie d'expansion de Lafarge sur les marchés émergents porte pleinement ses fruits. Alors que les marchés de l'immobilier résidentiel et de l'immobilier d'entreprise sont en panne aux États-Unis, en Espagne ou en Grande-Bretagne et ralentissent en France, le cimentier a enregistré en 2007 des résultats record, portés par les économies émergentes et principalement l'Europe centrale et l'Asie. Ses ventes sur les marchés en croissance ont crû de 10 % et son bénéfice d'exploitation de 28 % au point que les marchés émergents représentent désormais 46 % du résultat d'exploitation consolidé (3,2 milliards). Les États-Unis ne pèsent plus que 15 % du chiffre d'affaires et moins de 10 % du résultat d'exploitation du groupe. Seule note dissonante, la branche plâtre voit son résultat d'exploitation courant plonger de 41 %, en raison du ralentissement du marché résidentiel américain.Le groupe précise qu'il aborde 2008 " dans de très bonnes conditions ". " Les besoins en construction des marchés émergents restent considérables, qu'ils soient la conséquence d'une urbanisation accélérée ou de l'insuffisance des infrastructures ", relève Bruno Lafont, Président Directeur général du groupe.Le groupe a ajouté une carte maîtresse à son jeu en rachetant l'égyptien Orascom Cement. La manne issue du pétrole et du gaz est réinvestie dans des projets immobiliers souvent pharaoniques à Dubaï, en Arabie Saoudite mais aussi au Maghreb. Mais cette disproportion entre les marchés émergents et les marchés mûrs ne va-t-elle pas conduire Lafarge à réduire sa présence sur ces derniers ? " Ne pas être en France où nous comptons des laboratoires de recherche de premier plan, des architectes de talent, et où nous développons des bétons à plus forte valeur ajoutée serait une erreur ", répond Bruno Lafont. Tout en confessant : " Cela ne veut pas dire qu'ici ou là il n'y aura pas des ajustements de périmètre. "EMISSIONS DE CO2 : CRAINTES SUR LE PLAN D'ACTION EUROPEEN Une menace plus lourde plane. Le 23 janvier, la Commission européenne a présenté un plan d'action pour lutter contre le réchauffement climatique, dont une refonte du système d'échange de permis d'émissions de CO2 à partir de 2012. Lafarge est favorable à une réglementation mais craint que cette décision n'entraîne une distorsion de concurrence dans la mesure où elle serait limitée à l'Europe. Selon le groupe, l'application de ce projet de directive doublerait le coût de production du ciment. Lafarge annonce déjà " avoir suspendu des projets de cimenteries en Europe d'une valeur totale de 1 milliard d'euros ". Lafarge plaide pour une approche mondiale de ce dossier qui obligerait tous les cimentiers à réduire leurs émissions de CO2 et non les seuls groupes présents en Europe. Dix-huit cimentiers se sont déjà engagés dans une initiative commune, dont un brésilien et un thaïlandais.
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