Geoff Skingsley : " L'Oréal s'engage à protéger le pouvoir d'achat de ses collaborateurs "

Pourquoi revenir à des augmentations de salaires générales alors que vous vous y refusiez encore, le 19 février, lors de la négociation annuelle obligatoire ?Il y a eu plusieurs éléments déclencheurs. Notre système de rémunération avait été mis en place dans un contexte d'inflation basse, aujourd'hui la situation a changé. La problématique du pouvoir d'achat est partout dans les médias. Puis il y a eu, vendredi, la publication de chiffres par l'Insee révélant une inflation record de 2,8 %. Enfin, les salariés s'étaient mobilisés le 18 février, nous les avons écoutés. Nous nous adaptons, nous nous engageons à protéger encore mieux le pouvoir d'achat de nos collaborateurs. Pour cela, des augmentations générales viendront s'ajouter aux augmentations individuelles.Vous allez reprendre le dialogue avec les représentants des salariés au mois de juin. Pourquoi si tard ?En juin, nous aurons davantage de recul quant au niveau de l'inflation. De ces chiffres découlera la valeur finale des augmentations générales. Nous allons verser, en mars, une prime de 250 euros brut à tous nos collaborateurs.Mais les salariés réclament, sans attendre, un rattrapage de 9 % pour compenser la perte de pouvoir d'achat des années antérieures...Ce rattrapage ne semble pas justifié. Depuis 2003, la progression de la rémunération, qui comprend les salaires, les primes, l'intéressement et la participation, a toujours été deux fois supérieure à l'évolution des prix. Nous avons d'ailleurs chez L'Oréal une politique de rémunération très compétitive. Une étude réalisée auprès de 175 sociétés exerçant dans 17 secteurs d'activité sur tout le territoire français montre que le salaire moyen chez L'Oréal est supérieur à la moyenne, quel que soit le type d'emploi. L'écart peut atteindre 40 %, par exemple, dans le cas d'un opérateur de conditionnement. À cela s'ajoutent la participation et l'intéressement, qui équivalent à plus de trois mois de salaire brut.Les salariés ont pourtant débrayé dans tout le groupe le 18 février, un mouvement historique...Du point de vue symbolique, ce mouvement a marqué les esprits. Mais il faut relativiser son importance. Ces débrayages n'ont pas été massifs, ils n'ont pas touché tous les sites.Craignez-vous de nouvelles grèves ?Nous avons rencontré à trois reprises nos responsables des différents sites ces dernières semaines, et nous allons continuer à le faire. Nous estimons avoir répondu aux attentes principales des salariés. Nous poursuivons le dialogue avec les représentants syndicaux.Les syndicats veulent négocier " avant la mi-mars"Dans une lettre ouverte qui doit être envoyée aujourd'hui à la direction de L'Oréal, les représentants CGT, CFDT, CFTC et FO ont pris acte de la volonté de négocier de leur hiérarchie. Mais ils refusent d'attendre juin pour entamer un nouveau tour de table salarial. " Nous exigeons la réouverture de négociations avant la mi-mars ", réclament-ils de concert. L'intersyndicale souhaite ouvrir des discussions avant de remobiliser les troupes si nécessaire, selon la CGT. " Nous ne voulons en aucun cas être menés en bateau jusqu'à l'été ", a déclaré à l'AFP Jean-Jacques Lamiable (CGT).
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