Total redouble de prudence sur ses projets iraniens

Après Shell et Repsol mi-mai, c'est au tour de Total de reporter sa décision d'investissement pour exploiter un bloc de l'immense champ gazier de South Pars en Iran. En discussion depuis des années avec les autorités iraniennes sur ce projet, dont le budget a plus que doublé, depuis 2005, à 10 milliards de dollars, Total repousse une nouvelle fois sa décision tout en se déclarant " toujours intéressé " . " Le contexte international fait que, pour l'instant, ce n'est pas envisageable d'investir ", a déclaré une porte-parole du groupe hier.L'Iran a déclaré mercredi avoir procédé à une deuxième série d'essais de missiles dans le Golfe. Le lendemain, s'appuyant sur une déclaration datant d'une semaine du patron de Total, le Financial Times affirmait que le pays avait perdu le soutien de la " dernière major occidentale qui envisageait un important investissement ". Décision que le quotidien britannique voyait comme une " victoire des efforts de Washington pour freiner Téhéran dans ses ambitions nucléaires ". " Aujourd'hui, nous prendrions beaucoup trop de risques politiques à investir en Iran, car les gens diraient que Total est prêt à tout pour de l'argent ", avait déclaré Christophe de Margerie en marge du congrès mondial du pétrole à Madrid, fin juin.EMBARRAS DES COMPAGNIES" L'Iran reste un pays stratégique pour le groupe, et la compagnie iranienne de pétrole Nico un partenaire de long terme ", a précisé hier la porte-parole de Total. À la tête des deuxièmes réserves mondiales de gaz après la Russie, l'Iran partage avec le Qatar, le gisement de South Pars (baptisé " North Dome " chez son voisin), considéré comme le plus grand du monde, mais dont le côté iranien est moins développé. À partir de ce champ, le Qatar développe la première position mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL). Le projet sur le bloc 11 de Total, qui extrait en Iran 0,6 % de sa production totale, prévoit également une installation de GNL pour l'exportation.Ce vaste potentiel explique l'embarras des compagnies pétrolières internationales face à la pression des gouvernements occidentaux. Elles préfèrent d'ailleurs mettre en avant la hausse des coûts d'investissement pour justifier le retard de leurs projets afin de se ménager les autorités iraniennes. Le bloc 11 de South Pars représente l'un des 25 grands projets de Total après 2010. Avec ou sans, " le groupe demeure l'un des plus riches, sinon le plus riche, des majors en termes de projets de croissance ", selon CM-CIC Securities.
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