Roaming  : Bruxelles promet d'énormes économies

Les commissaires Verheugen, Mandelson et Barrot ont obtenu hier une dernière chance pour l'industrie, avant que ne s'impose un plafonnement des prix de détail pour les appels par mobiles lors de déplacements dans l'Union européenne (UE). La Commission limitera d'abord les tarifs de gros sur le roaming, que pratiquent les opérateurs entre eux. Puis plafonnera, automatiquement, trois à douze mois plus tard, les prix de détail, afin de laisser le temps à l'industrie de répercuter les baisses auprès des consommateurs. La commissaire à la Société de l'information, Viviane Reding, qui défend un encadrement des prix finaux, a accepté ce compromis in extremis. La limitation du prix de détail sur le roaming frappera de plein fouet les opérateurs. Selon l'étude d'impact de Bruxelles et dont La Tribune a eu connaissance, leurs bénéfices fondront de 5,4 à 5,9 milliards - pour une activité dont les revenus atteignaient 8,5 milliards en 2005.Bonne volonté. Les utilisateurs de roaming profiteront, eux, d'un allégement de leurs factures. Un appel local d'une minute dans un pays visité serait de 32,9 centimes au plus. Et un coup de fil depuis l'étranger vers son domicile ne dépasserait pas 49,3 centimes. Joli rabais : la GSM, association européenne, a lancé hier un site de comparaison des prix du roaming, pour marquer sa bonne volonté. Mais paradoxalement, il souligne combien les tarifs restent élevés. Depuis l'Italie, un abonné français SFR paye 1 euro la minute pour un appel local ou international. Du coup, Viviane Reding voit grand : la réglementation des prix de détail permettrait aux consommateurs d'empocher de 7,2 à 7,5 milliards. " Une estimation à prendre avec des pincettes tant elle a varié en fonction des intérêts politiques ", prévient un connaisseur. Cette étude d'impact pro domo assure également qu'" une hausse généralisée des prix d'autres services, afin que les opérateurs compensent leur perte de revenus du roaming, est hautement improbable, vu l'intense concurrence sur les principaux marchés européens ". Bruxelles veut rassurer les associations de consommateurs.Elles craignent un renchérissement des services utilisés par le plus grand nombre pour compenser l'allégement du roaming qui ne concerne qu'une minorité. Deux abonnés sur trois n'y ont jamais recours. Cette probabilité qui " mettrait à mal les non-itinérants " est évacuée par l'étude dans une discrète note, en bas de page.
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