Rapprochement à l'étude entre Vinci immobilier et Nexity

"Dans un environnement de plus en plus mondial, [il faut] avoir un projet industriel d'avance. La messe n'est pas dite. L'année peut réserver des surprises."Est-ce au promoteur immobilier Nexity que songeait Antoine Zacharias, le président de Vinci, lorsqu'il a fait cette déclaration au cours de l'assemblée générale du groupe, le 16 mai?Toujours est-il qu'un rapprochement est à l'étude entre Vinci immobilier, la branche promotion de Vinci, et Nexity. Il s'agirait de renforcer Vinci immobilier qui est un petit acteur. Ce dernier serait classé numéro dix du marché avec 2.095 logements réservés en 2005 contre 9.046 pour Nexity, qui n'est autre que le leader. Toutefois, il n'y aurait aucun projet global et capitalistique en vue pour l'instant.D'ores et déjà, une telle éventualité suscite des interrogations parmi les professionnels du secteur. De fait, que Vinci envisage de se renforcer dans l'immobilier ne semble guère opportun alors que le marché est en haut de cycle. " Comment Antoine Zacharias, qui a expliqué en décembre qu'il rachetait Autoroutes du Sud de la France pour bénéficier de revenus récurrents, peut-il justifier d'investir maintenant dans l'immobilier, une activité par essence cyclique? ", s'interroge un expert. Avant de concéder que " beaucoup d'entrepreneurs ont pensé qu'avoir un promoteur immobilier captif était un moyen d'obtenir des marchés de travaux ". Quelle lisibilité ? Toujours est-il que si l'action Nexity s'est appréciée hier (+ 1,09 % à 50 euros), le titre Vinci s'est largement affaissé (- 2,77 % à 73,65 euros). De fait, un tel schéma ne serait-il pas beaucoup plus favorable aux actionnaires de Nexity qu'à ceux de Vinci? D'autres s'interrogent sur la lisibilité de la stratégie de Nexity qui multiplie les opérations ces derniers temps, ayant repris coup sur coup deux réseaux d'agences immobilières, Century 21 et Guy Hoquet, et créé avec Axa une société foncière.Ces discussions, dont on ne sait si elles aboutiront, s'inscriraient en parallèle avec une autre " révolution ", révélée par le magazine Challenges via son site Internet. Un conseil d'administration de Vinci pourrait avoir lieu en fin de semaine, le problème posé étant le remplacement de l'actuel directeur général Xavier Huillard, à qui Antoine Zacharias avait passé le relais il y a tout juste cinq mois. Les deux hommes seraient désormais en guerre ouverte, n'ayant pas la même vision de la stratégie du groupe. Aussi, les admi nistrateurs de Vinci préfére raient remédier à ces tensions, même au prix d'une crise. Xavier Huillard avait pourtant été considéré comme le plus légitime pour succéder à Antoine Zacharias.Dans cette hypothèse, Alain Dinin, le PDG de Nexity, pourrait devenir directeur général de Vinci auquel cas il abandonnerait les fonctions opérationnelles dans Nexity. Les deux hommes se connaissent bien, ayant par le passé fait partie du même groupe, la Générale des Eaux. Alain Dinin est au conseil d'administration de Vinci, Antoine Zacharias étant membre de celui de Nexity. Mais il y a un véritable fossé entre présider Nexity, qui a généré 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2005 et diriger une maison comme Vinci qui pèse 21,5 milliards d'euros d'activité.Sophie Sanchez
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